De nouvelles mesures pour réglementer la filière anacarde en Guinée

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Le 12/04/2016 à 15h17

Le gouvernement guinéen a interdit toute exportation par voie terrestre de la noix d’acajou à compter de ce lundi 11 avril. Une décision qui, dit-on, vise à protéger les producteurs et à sécuriser les recettes en devises de l’Etat.

Selon le Premier ministre qui a personnellement annoncé la mesure, celle-ci se justifie par le fait que le marché guinéen de l'anacarde est «envahi par de nombreux acheteurs étrangers agissant en violation de la règlementation en vigueur».Cette décision qui concerne aussi les filières Café et Cacao est censée mettre de l'ordre dans le marché de ces produits d’exportation. Il s’agit également de permettre aux autorités et aux institutions comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de disposer de statistiques fiables.Outre l'interdiction de l’exportation de la noix d’acajou par voies terrestres, Mamady Youla a rappelé la mise en place d’une règlementation restreignant la sortie de ces produits agricoles par le port et l’aéroport de Conakry.Il précise dans sa note que la commercialisation des noix d'acajou revient désormais aux opérateurs économiques dûment agréés par le ministère du Commerce. Et pour inciter les exportateurs à passer par les deux canaux (aéroport et le port) le gouvernement guinéen n’a pas hésité à faire sauter la redevance portuaire de 100 dollars prélevés pour chaque passage au scanner de ces produits.Il convient de préciser que la Guinée manque de statistiques officielles fiables sur l’exportation de café, de cacao et de l’anacarde. Une situation qui s’explique en partie par la porosité de ses frontières terrestres.Pour appliquer la nouvelle mesure relative à l’exportation de ces produits agricoles, le Premier ministre a instruit aux ministres en charge de la Sécurité, du Commerce, de l'Agriculture, du Budget, de l’Economie et de l'Administration du territoire de veiller au grain. Désormais, «tout véhicule transportant des noix d'acajou sera saisi et fera l’objet d’une vente aux enchères».Le ministère du Commerce a pris la même décision en 2015 sans véritablement parvenir à son application. Cette fois, les autorités espèrent qu’elle sera la bonne.Le ministre du Commerce qui s’est réjoui de la nouvelle interdiction a indiqué qu’elle consolidera l’économie guinéenne grâce à l’accroissement des réserves en devises, et donnera un bon positionnement de la Guinée en tant que pays exportateur d’anacarde, de café et de cacao.Il espère aussi qu’elle permettra d’attirer les investisseurs dans ces filières et d’améliorer les conditions des producteurs.

Le Chef du gouvernement a annoncé la fixation du prix d’achat bord champ de l’anacarde à 5.000 francs guinéens (0,65 dollar) le kilogramme.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 12/04/2016 à 15h17