«Malgré le défi que représente le financement du projet, nous sommes convaincus qu'une solution de financement sera trouvée avec des partenaires partageant notre perspective à long terme», a indiqué le ministère des Mines et de la géologie dans un communiqué. «Nous attendons donc de toutes les parties prenantes d’adopter cette vision à long terme de ce projet qui s’exploitera sur au moins 50 ans».Cette assurance sonne comme un rappel à l’ordre. Elle intervient en effet, après que le nouveau directeur général de Rio Tinto, majoritaire dans le capital de Simfer, la compagnie qui détient le projet, a mis en suspens le développement de la mine en raison de la chute des prix et du coût «trop élevé» des investissements .Dans une interview accordée ce lundi au magazine Times, Jean-Sébastien Jacques, affirme en effet que ce gigantesque gisement de fer était devenu «moins viable» à cause de son coût «très cher»: 20 milliards de dollars.Pour enfoncer le clou, le nouveau patron de la multinationale ajoute croire que le temps est inapproprié pour développer ce projet.
Ces propos qui viennent à contresens après le dépôt par Rio Tinto en mai dernier de l’Etude de faisabilité bancable sont considérés par les autorités guinéennes comme une volonté manifeste de vouloir geler le minerai de fer de Simandou.Le gouvernement qui compte sur ce projet pour doubler le PIB de la Guinée a promis dans son communiqué de poursuivre les efforts pour faciliter le financement du projet, tout en invitant l’ensemble des parties à respecter leurs engagements.«Le Gouvernement prendra entièrement ses responsabilités pour la réalisation de ce projet dans l’intérêt de la Guinée et de ses partenaires partageant sa vision à long terme du projet» a précisé le communiqué du ministère des Mines.Il faut rappeler que le projet Simandou est actuellement le plus vaste projet minier qui implique l’exploitation minière et les infrastructures ferroviaires, portuaires et auxiliaires jamais réalisés en Afrique.Avec un potentiel estimé à 2 milliards de tonnes de fer, la mine pourrait produire annuellement 100 millions de tonnes de fer pendant 40 ans.Le projet sera développé par Simfer S.A., une joint-venture détenue par la Guinée à 7,5%, Rio Tinto 46,6%, un consortium de sociétés d’État chinoises menées par Chinalco 41,3% et la Société financière internationale (SFI), 4,6%.