La société marocaine City Bus va rouler en Guinée

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Le 13/08/2016 à 14h08, mis à jour le 13/08/2016 à 15h27

L’entreprise marocaine City Bus Transport s’est adjugé le contrat de transport public urbain de Conakry. L’accord signé entre le gouvernement guinéen et les dirigeants de la société privée marocaine a été dévoilé hier.

La convention de concession autorisant City Bus à opérer dans les transports urbains de Conakry a été signée depuis le début du mois entre le ministre des Transports, Oyé Guilavogui, et les dirigeants de la société marocaine. Mais l’information n’a été rendue publique que ce vendredi 12 août.

Selon le ministère guinéen des Transports qui en a fait l’annonce, sans fournir assez de détails, les activités de City Bus vont aussi s’étendre sur les périphéries de Conakry et le transport inter urbain.

L’arrivée de la société marocaine sur les routes de Conakry s’inscrit dans «le souci de soulager la population guinéenne dans sa mobilité à Conakry et à l'intérieur du pays», a indiqué le bref communiqué du ministère des Transports.

Le communiqué ne précise pas la durée de la concession. Il ne dit rien non plus la nature de la société qui sera créée avec le nouveau partenaire de la Guinée dans le secteur des transports urbains.

Il faut toutefois souligner qu’en arrivant en Guinée, City Bus s’aventure sur une route très dangereuse qui a déjà vu échouer la Régie autonome des transports parisiens (RATP) de France.

En 2012, la société française avait décroché en effet un contrat de co-gestion de la Société des transports de Guinée (SOTRAGUI) pour assurer le transport urbain et interurbain en Guinée. La RATP devait commencer ses opérations avec un parc de 100 bus flambant neufs offerts par la Chine au gouvernement guinéen.

En attribuant le contrat à la société française le président Alpha Condé avait brandi le fait que les Guinéens sont «incapables» de gérer leurs propres biens. Mais bien que bénéficiant de ce soutien indéfectible du président, la RATP était repartie sur la pointe des pieds.

Des mois plus tard, Condé avait reconnu, impuissant, que les représentants de la Régie autonome des transports parisiens avaient quitté Conakry «traumatisés» par certains fonctionnaires du ministère des Transports, apparemment hostiles à une gestion transparente.

City Bus rafle le nouveau marché au moment où le parc automobile de la SOTRAGUI est vieillissant et les pièces de rechange quasi inexistantes.

Toutefois la Guinée attend impatiemment la réalisation d’une promesse de 50 bus pour le transport urbain faite par le président turc Recep Tayyip Erdogan lors de sa visite officielle en mars dernier à Conakry.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 13/08/2016 à 14h08, mis à jour le 13/08/2016 à 15h27