Virage à 180 degrés. Après avoir annoncé en toute pompe l’interdiction d’emporter tout véhicule d’occasion de plus de 8 ans vers la Guinée à compter du 8 septembre prochain, les autorités guinéennes viennent d’opérer un brusque changement en retirant cette décision. Cette nouvelle décision fait suite à une énorme pression exercée depuis une semaine par les importateurs.
Selon le ministre des Transports, Oyé Guilavogui, il ne sera plus que question de vérifier l’âge des véhicules devant être importés comme préalablement annoncé. En lieu et place de cette disposition, les importateurs devront soumettre leurs voitures à des visites techniques et et contre-visites dans des «centres de contrôle européens».
«Tout véhicule à l’importation devra faire l’objet de contrôles techniques. On s’est entendu de revoir l’état des véhicules à l’importation. Il faut accepter que les voitures soient dans les normes européennes», explique le ministre Guilavogui.
A Conakry, les autorités portuaires et douanières ne procéderont désormais qu’à la vérification des «bulletins de contrôle» fournis par les importateurs.
Si cette reculade du gouvernement suscite de l’enthousiasme dans les parcs automobiles à Conakry, le ministre des Transports se veut toutefois intransigeant sur l’application de la décision de rechange.
«Tout armateur qui prendrait le risque d’envoyer une voiture n’ayant pas bénéficié de visites et contre-visites le fera à son risque et péril», prévient-il, ajoutant que les contrevents, en plus d’être frappés d’une amende, retourneront les véhicules à leur lieu d’embarquement.
L’interdiction de faire venir des «Bruxelles» dépassant huit ans, comme on appelle ces voitures d’occasion en Guinée, a fait l’objet d’un décret présidentiel et d’un arrêté conjoint impliquant les ministères des Transports et de l’Economie.
Elle visait à réduire les accidents dus aux véhicules défectueux, protéger l’environnement contre les émanations de gaz à effet de serre et renouveler le parc automobile.
Le pouvoir y renonce moins d’une semaine après avoir levé une autre interdiction qui concernait cette fois la circulation des taxi-motos à Conakry.
De l’avis de certains observateurs, ces abandons résultent des calculs électoralistes dans les perspectives des prochaines échéances électorales.
Les importateurs de véhicules qui viennent de remporter une première victoire n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils cherchent à obtenir la levée de l’interdiction d’importer les véhicules avec direction à droite et les visites techniques en Europe qu’ils jugent coûteuses.