Kiosque le360 Afrique: Simandou est-il maudit? On est tenté de se poser cette question vu l’évolution de ce projet. En tout cas, le fait que la société financière internationale (SFI), filiale du groupe Banque mondiale, ne surprend personne en Guinée. «Sentant que le projet ne va nulle part, après la décision de Rio Tinto de geler indéfiniment le projet, la SFI –qui agit comme une banque commerciale- à décidé de jeter l’éponge. Maintenant le consortium Simfer doit trouver un nouveau partenaire qui va remplacer l’institution», souligne guineenews.org.
Suite à la décision de Rio Tinto de geler les investissements dans l’immédiat, beaucoup d’observateurs pensent que le projet Simandou, qualifié de «projet du siècle», risque de somnoler encore longtemps. Un montant que Rio Tinto ne compte pas injecter dans un contexte mondial difficile. C’est d’ailleurs pour cette raison et surtout pour se donner un peu plus de crédibilité que le groupe minier multinational anglo-australien avait attiré la filiale du groupe Banque mondiale dans le tour de table de Simfer, la société en charge de l’exploitation du fer de Simandou.
Auparavant, Rio Tinto avait déjà cédé 43,3% du projet Simandou à la société Chinalco pour un montant de 1,35 milliard de dollars. Concernant le coût financier de cette opération, le rachat de la part de la SFI est évalué à 200 millions de dollars.
Et toujours selon guineenews.com, «Rio Tinto a procédé à des licenciements en masse poussant certains anciens employés guinéens à manifester contre la décision de fermeture de fait du projet. Des dizaines de sous-traitants sont aussi affectés dans ce qui constitue un sérieux revers économique pour le gouvernement Condé et les Guinéens qui comptaient tellement sur ce projet pour relancer l’économie et développer des infrastructures».
Enfin, il faut souligner que le projet Simandou est le plus grand gisement de minerai de fer non exploité au monde par sa qualité et par sa quantité. Selon les estimations, la capacité de production annuelle du projet s’élève à 100 millions de tonnes en pleine production pour une durée d’exploitation pouvant atteindre un demi-siècle.
Le développement de ce projet va nécessiter des investissements évalués à 20 milliards de dollars répartis entre la construction des infrastructures ferroviaires, aéroportuaires et minières.