Un an, jour pour jour, après sa condamnation à 18 mois avec sursis pour «coups et blessures, injures publiques et menaces» sur un opérateur économique, Ousmane Gaoual Diallo fait face à de nouvelles poursuites judiciaires.
A l’issue de son audition qui s’est déroulée jusque tard la nuit dernière, les enquêteurs de la gendarmerie ont décidé de le placer en garde à vue en attendant la suite de l’enquête qui devrait reprendre aujourd’hui.
L’élu uninominal de l’Union des forces démocratiques de Guinée est au centre d’une nouvelle affaire judiciaire suite à des propos tenus samedi dernier au cours d’un meeting organisé par son parti.
S’adressant à ses militants, il avait en effet prévenu «ceux qui veulent soutenir Alpha Condé et sa tyrannie», à choisir une date différente de celle de l’opposition pour sa marche pacifique.
Connu pour ses excès de parole, le jeune député avait aussi affirmé que la Guinée risquait un «carnage» en cas de provocation et de contremanifestations sur l’itinéraire choisi par l’opposition pour exprimer le ras-le-bol contre la gouvernance du président Condé.
Il avait en outre invité les militants à «localiser» les parents de certains barons du pouvoir aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays pour la riposte en cas de blessures sur un militant de l’opposition le jour de la manifestation.
Des propos largement repris par la presse locale et qui ont fait le tour des réseaux sociaux.
Outre la procédure enclenchée pour «outrage au chef de l’Etat», les responsables du RPG nommés dans son discours affirment aussi avoir déposé une plainte pour «menaces de mort et diffamation».
Naturellement l’UFDG a fait état d’une convocation arbitraire visant à «neutraliser» un adversaire politique et à affaiblir l’opposition.
«L’UFDG condamne énergiquement cette justice à deux vitesses et ces pratiques d’un autre âge qui constituent des violations flagrantes des règles et des principes de l’Etat de droit. La Direction nationale de l’UFDG attire l’attention du peuple de Guinée et de la communauté internationale sur cette situation préjudiciable à la paix sociale et à l’unité nationale», a souligné le parti.
Rappelons qu’en août 2015, le même député était jugé et condamné à 18 mois de prison avec sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens (environ 100 euros) pour coups et blessures sur un homme d’affaires. Son parti avait alors condamné un procès "purement politique".