La joie d’avoir vécu à Conakry, pour la première fois, une marche de l’opposition sans violence n’aura été que courte durée. Des échauffourées ayant éclaté entre forces de police et militants de l’opposition sur le chemin du retour dans le quartier Kaporo, en banlieue de Conakry, ont fait un mort et de nombreux blessés.
Si les circonstances réelles de ce meurtre demeurent pour l’instant un mystère, des riverains ont révélé que la victime aurait reçu une balle en pleine poitrine.
Une enquête ouverte immédiatement par la police a conduit à l’identification et à l’arrestation d’un officier de police suspecté d’avoir tiré la balle fatale.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile Abdoul Kabèlè Camara a indiqué que le suspect se trouve désormais à la disposition de la police judiciaire et le Procureur général en a été saisi.
Dans un communiqué de presse le gouvernement a fait état de douze blessés et six interpellations.
Regrettant ce drame, le gouvernement a présenté ses condoléances à la famille du défunt avant d’appeler à une reprise rapide du dialogue avec l’opposition pour préserver le climat de paix dans le pays.
Rien pourtant ne pouvait laisser imaginer cette violence meurtrière au terme de la manifestation organisée ce mardi 16 août par la principale coalition des partis d’opposition. Au point que l’ancien Premier ministre et chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, s’est permis de saluer «une des rares fois où les forces de l’ordre ont fait preuve de retenue».
En attendant la suite de l’enquête, le ministre de la Sécurité a déploré une situation regrettable survenue malgré les consignes sécuritaires données à la police.
Abdoul Kabèlè Camara a rappelé aux forces de sécurités que tout manquement au respect de la loi sera sanctionné à la hauteur de la faute.