Pour la Guinée, la visite d'Etat d'Alpha Condé a rapporté la signature de 9 accords de coopération. Entre autres, une convention de financement entre l'Agence française de développement (AFD) et la Guinée relative au projet de désenclavement des zones agricoles, un protocole relatif à la construction de quatre aménagements hydroélectriques de petites puissances, un mémorandum d'engagement relatif à la mise en place d'un démonstrateur d'électrification solaire mobile en Guinée.
Au-delà des accords, François Hollande considère que les deux pays ont atteint une autre phase de leurs relations marquées par une histoire "tumultueuse". "C'est la première fois dans l'histoire de nos deux pays que nous avons une réception à la hauteur de ce qu'est notre histoire", estime François Hollande. Rappelant que l'histoire a été tumultueuse. "Chacun ici s'en souvient. 1958, puis la rupture diplomatique pendant des années", a-t-il rappelé. Avant de se réjouir de la "reconstruction". François Hollande croit qu'Alpha Condé a été un élément déterminant pour des relations franco-guinéennes renouvelées. Et dans le cadre de cette nouvelle page des rekations entre les deux pays, la France version Hollande voudrait que la Guinée soit un exemple en matière d'énergie renouvelable.
Il y a un deuxième domaine plus important aux yeux du président français. C'est celui de la santé. Après Ebola dont la France avait fortement contribué à son éradication, François Hollande croit que des risques sont toujours là. "C'est pourquoi nous avons voulu qu'à l'occasion de la visite du président Alpha Condé, l'on puisse renforcer la présence de nos institutions de recherche, Institut Pasteur et l'IRD en Guinée", a indiqué le Français. "Nous avons aussi voulu qu'avec l'OMS, nous puissions développer un partenariat et que les recherches vaccinales puissent se poursuivre. Enfin, Hollande a affirmé qu'il y a des grands projets en Guinée pour assurer le développement du pays, notamment en matière de services de télécommunications, de services financiers, de l'énergie, des mines et des transports. Et les entreprises françaises sont prêtes pour répondre aux besoins de la Guinée.
Sur l'Afrique
"J'accueille aussi le président de l'Union africaine", a reconnu le président Français. Evoquant l'intervention de la France au Mali, puis l'opération Barkhane... Hollande finira par défendre son pays qui "n'intervient pas pour gérer ses propres intérêts, ni pour infléchir ou faire changer des règles politiques ou des régimes électoraux. Face aux caméras et micros, François Hollande a vendu une France qui est un soutien de l'Afrique. Et la raison n'est autre que "parce que ce continent à un potentiel, mais aussi des difficultés qu'il faut régler et que ce qui se passe en Afrique a des conséquences en Europe, ne serait-ce que l'immigration, le terrorisme, l'instabilité".
Une Afrique majeure et responsable
Même à l'étranger, Alpha Condé n'a pas pu se défaire de son habituelle auto-encensement. Il a vanté à nouveau un bilan marqué notamment par un retour de la Guinée dans le concert des nations, le rétablissement des liens de coopération entre son pays et la France. Sur ce dernier point, le président Condé reconnait lui aussi que l'histoire des relations guinéo-française a connu une étape brutale. Conséquence : la dynamique de développement d'avant indépendance a été freinée. Mais, "depuis quelques années, la Guinée a repris sa marche en avant".
Concernant l'Afrique, elle restera reconnaissante envers le président français. "Sa présidence a beaucoup renforcé, et surtout les Africains sont reconnaissants au président Hollande pour tout ce qu'il a fait pour l'Afrique, parce qu'il a montré qu'il n'avait pas un agenda caché", complimente le président en exercice de l'Union africaine. A la suite de ces compliments sur Hollande, Alpha Condé a dit ses vérités essayant de dire en d'autres termes ses propos d'Abidjan lors de la conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique. Aujourd'hui, a indiqué le président en exercice de l'UA, les pays africains sont déterminés à coopérer avec les autres pays. Mais en tant que des pays majeurs. "C'est-à-dire une coopération Etat-Etat avec des intérêts réciproques", s'est expliqué Alpha Condé. Et de poursuivre : "il faut qu'on accepte que l'Afrique définisse sa voie pour le développement et sa voie démocratique. Bien sûr il y a des principes universels de la démocratie. Mais il faut qu'on cesse de prendre l'Afrique comme un seul Etat. Que les ONG ne continuent pas à penser que ce sont elles qui doivent décider à notre place..."