Le meeting de samedi fera suite à celui organisé dimanche dernier dans la commune de Kaloum, centre administratif et d’affaires de la capitale Conakry. Cette première manifestation de l’opposition, au compte de l’année 2017, n’a pas connu l’affluence des manifestations des années précédentes. Mais pour le chef de file de l’opposition ce n’était que partie remise.
Le prochain meeting est donc prévu sur un terrain de football de Sangoyah, un quartier sis dans la vaste commune de Matoto. Au vu des résultats des dernières élections en Guinée, cette commune est considérée comme favorable au pouvoir d’Alpha Condé. Un autre meeting est prévu le lendemain au stade de Nongo, dans la commune de Ratoma. A la différence de Matoto, cette autre grande commune de Conakry est favorable à Cellou Dalein Diallo.
Les meetings visent à préparer une marche prévue le 02 août contre la mal-gouvernance, l’impasse sur l’organisation des élections locales et les velléités pour un troisième mandat d’Alpha Condé.
Cellou Dalein, aujourd’hui accompagné de deux anciens membres du gouvernement, manifeste sans ses anciens alliés qui sont partis soit dans le Front anti-accord ou dans le Front pour l’Alternance Démocratique (FAD). Beaucoup d’anciens alliés de Cellou Dalein se sont déjà exprimés contre les marches. Ils croient que les nombreuses manifestations des dernières années ont été improductives pour l’opposition, et pour cette raison, ils disent ne pas être prêts à s’associer aux manifestations prônées par le président de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée).
Dimanche dernier, Face au peu d’affluence, Cellou Dalein a affirmé que «des milliards ont été dépensés pour décourager les jeunes habitants de Kaloum pour ne pas honorer de leur présence cette manifestation». Il a poursuivi : «Malgré cette corruption, malgré l’intimidation, les jeunes et les femmes de Kaloum se sont mobilisés, et souvent avec l’autorisation et les encouragements discrets des sages. Le pouvoir a tout fait pour que cette manifestation soit un échec…»
Le chargé de la communication de l’UFDG a même ouvertement accusé des cadres du parti au pouvoir et un déserteur de l’UFDG de sabotage du meeting de l’opposition.
Au moment où des politiques abandonnent les manifestations, des acteurs de la société civile entendent les utiliser comme moyen de pression contre un troisième mandat d’Alpha Condé. Lundi, un reggaeman qui a appelé à une manifestation contre «les ambitions des proches du pouvoir de modifier la constitution», a été appréhendé avant d’être libéré mardi en compagnie de trois compagnons.