Guinée: Alpha Condé rend visite à ses voisins sinistrés et appelle à la solidarité africaine

Le 20/08/2017 à 08h49, mis à jour le 20/08/2017 à 08h53

Après Freetown, Alpha Condé, le président guinéen et président de l'Union africaine, a fait un aller-retour au Burkina Faso. Il a apporté un soutien financier et appelé une nouvelle fois à la solidarité des pays africains pour faire face aux catastrophes naturelles et à l'insécurité.

"Il est extrêmement important que le peuple burkinabè sache qu'il n'est pas seul", a dit en substance le président guinéen au sortir de son audience avec son homologue Roch Marc Christian Kaboré, au palais Kossyam. "J'ai apporté une contribution modique de 100.000 dollars pour donner aux familles des victimes. Je présente mes condoléances aux familles éplorées et ma compassion aux malades", a-t-il annoncé par la suite.

Cette visite a été encore une occasion pour Alpha Condé de réaffirmer que ce sont les Africains qui doivent assurer leur sécurité. "Il est évident que c'est nous seulement Africains qui pouvons assurer la sécurité de nos pays. Vous ne pouvez pas demander à des Asiatiques ou des Pakistanais de venir mourir chez nous", a dit le président guinéen, illustrant ses propos par l'éternelle insécurité en RD Congo. "On voit un peu ce qui se passe avec les Casques bleus qui sont plus de 20 000 au Congo Kinshasa depuis des années, mais il y a toujours autant d'insécurité", a-t-il fait remarquer. 

"Réactions incorrectes"

Alpha Condé voudrait pourtant que les Occidentaux rendent la réciproque aux Africains. "Quand il y a eu des attaques en France, on a été solidaire, on n'a jamais demandé à nos citoyens de ne pas aller. Il faut que nos amis comprennent que l'objectif des terroristes, c'est de non seulement porter atteinte à nos populations, mais aussi de porter atteinte à nos économies".

Pour le président en exercice de l'Union africaine, la solution militaire reste bien sûr la réponse immédiate au terrorisme. Mais il croit surtout à la réponse définitive qui reste, à ses yeux, la lutte contre la pauvreté et l'injustice. "Si le terrorisme se développe, c'est parce qu'il y a la pauvreté. Nous ne pouvons vaincre le terrorisme, sauf si nous développons effectivement nos pays", a-t-il affirmé.

Avant de se rendre au Burkina Faso ce jeudi, Alpha Condé avait fait un aller-retour en Sierra Leone voisine. Là aussi, le président guinéen a fait un don, apportant 50 tonnes de riz et 100.000 dollars en attendant que gouvernement de la Sierra Leone détermine ses besoins.

La réaction du Libéria

La Sierra Leone a déjà appelé à l'aide internationale après les inondations suivies de coulée de boue qui ont fait plus de 400 morts, de nombreux blessés, des portés disparus et des sans-abri. Mais, à part les 150.000 dollars de fonds d'urgence débloqués par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l'apport des deux pays de l'Union du fleuve Mano, la réaction internationale se fait toujours attendre.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 20/08/2017 à 08h49, mis à jour le 20/08/2017 à 08h53