"Nous vous demandons de prononcer une peine privative de liberté de 5 ans", a déclaré le procureur Yves Bertossa, au quatrième jour du procès, devant le tribunal correctionnel de Genève.
Dans ce dossier où la Guinée dispose du statut de partie lésée, le procureur a également demandé que soit fixée une compensation financière à hauteur de 50 millions de francs suisses (46 millions d'euros).
L'avocat de Steinmetz entend plaider l'acquittement. Le jugement, attendu le 22 janvier, peut faire l'objet d'un appel.
L'affaire remonte à la première décennie des années 2000, lorsque le gouvernement guinéen de l'ancien président Lansana Conté avait déchu, peu avant sa mort en 2008, le groupe anglo-australien Rio Tinto de l'exploitation d'un des plus importants gisements de fer au monde à Simandou, au profit de Beny Steinmetz Group Resources (BSGR), dans lequel le diamantaire a le titre de conseiller.
Les faits font l'objet d'une vaste enquête internationale depuis 2013.
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Il est reproché à Beny Steinmetz d'avoir mis en place un montage financier et un système de sociétés-écran destiné à verser en toute discrétion des pots-de-vin, dont une partie aurait transité par des comptes suisses, à Mamadie Touré, afin que cette dernière use de son influence auprès de Lansana Conté pour que BSGR supplante Rio Tinto dans les blocs 1 et 2 de Simandou.
Beny Steinmetz, 64 ans, qui était domicilié à Genève lorsque les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés, conteste entièrement les conclusions du parquet genevois qui, au terme d'une instruction qui a duré six ans, l'accuse de "corruption d'agents publics étrangers et de faux dans les titres".
"Il y a une chose qui est claire, c'est que la corruption a eu lieu", a asséné M. Bertossa, lors du réquisitoire.
Selon l'acte d'accusation, les pots-de-vin, versés entre 2006 et 2012, s'élèvent à environ 10 millions de dollars (8,2 millions d'euros).
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Personnage clé de cette affaire, Mamadie Touré, quatrième épouse de Lansana Conté, a reconnu avoir reçu des versements et est protégée par la justice américaine. Convoquée comme témoin par la défense, elle a toutefois brillé par son absence au procès.
Beny Steinmetz a assuré cette semaine n'avoir "jamais" demandé à quiconque de verser des fonds à Mme Touré, et l'a accusé de raconter des "mensonges".
Pendant le procès, il a également assuré n'avoir qu'un rôle de "conseiller" au sein de BSGR et être peu au fait des questions financières.