Un an après le coup d'État, les Guinéens entre espoir et frustration

VidéoA Conakry, l'an 1 de l'arrivée au pouvoir de l'armée a été fêté en grande pompe par les militaires et leurs soutiens alors que le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui exige un retour rapide à l'ordre constitutionnel, a multiplié les manifestations durant toute la semaine.

Le 11/09/2022 à 13h08, mis à jour le 11/09/2022 à 13h38

Dans le cadre de la célébration des un an du Comité national pour le redressement et le développement (CNRD) au pouvoir, nombreux sont les Guinéens sortis dans les rues de la capitale, Conakry, pour marquer leur adhésion au coup d'Etat du 5 septembre.

A ce titre, Mouctar Sy pense que, «Mamady Doumbouya est venu à un moment où les Guinéens avaient besoin de lui, donc nous sommes très contents, très réconfortés d'être au palais aujourd'hui pour fêter ensemble, avec la jeunesse guinéenne, l'an 1 de l'avènement du CNRD au pouvoir».

En effet, après une parade à travers les rues de Conakry, nombre de Guinéens se sont retrouvés au Palais du peuple. Rencontré sur place, Youssouf Sylla explique, «Comme il n'y a pas de guerre vraiment, nous sommes fiers de ça, surtout très contents. Donc, c'est ce que nous souhaitons pour la Guinée, qu'il y ait la paix».

Plus loin, ce citoyen guinéen avoue en effet que malgré «la projection unilatérale de l'ex-FNDC qui compte toujours manifester, mais qu'à cela ne tienne, nous, nous sommes là pour prôner la paix, pour la prospérité du pays. Les 1 an sont d'une manière ou d'une autre assimilables aux onze ans de Alpha Condé».

Pour marquer le bilan qu'ils jugent positif du FNDC, Sylla argumente, «Quand j'ai fait un déplacement à l'intérieur du pays, j'ai vu des réalités, aujourd'hui, il y a la pression sur beaucoup d'entreprises chargées de finir les chantiers».

S'il est aujourd'hui vrai que l'arrivée au pouvoir du CNRD a facilité l'arrivée aux affaires de plusieurs jeunes, il faut noter que l'opposition peine toujours à revenir à la table de dialogue pour trouver un accord sur la transition.

Diaboty Doré, membre de l'opposition, explique quant à lui, que l'an un de l'armée au pouvoir reste peu appréciable. Il a principalement mis en avant l'absence de dialogue entre le pouvoir, dirigé par la junte, et l'opposition.

Aujourd'hui, pas de doute, le principal défi pour une sortie de crise en Guinée, c'est de mettre autour d'une table tous les acteurs sociopolitiques du pays.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 11/09/2022 à 13h08, mis à jour le 11/09/2022 à 13h38