Les lignes bougent entre gouvernement et syndicats mais la grève continue

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Le 19/02/2016 à 00h02

Le gouvernement guinéen et les deux centrales syndicales à l’origine de la grève générale ont échangé le mardi 16 février, pour la première fois depuis le début du mouvement, autour d’un projet de protocole d’accords relatif à la plateforme revendicative des travailleurs.

Les lignes ont légèrement bougé de part et d’autre à la reprise des négociations syndicales. Au second jour de la grève générale illimitée, le gouvernement et les représentants syndicaux ont réussi enfin à formuler des propositions concrètes de sortie de crise.Côté gouvernement, les ministres en charge de l’Emploi et de la Fonction publique ont présenté un projet de protocole d’accord. Celui-ci propose notamment un calendrier au bout duquel une flexibilité pourrait être observée sur les prix des hydrocarbures à la pompe.La Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), quant à elles, ont jugé «bon» de faire examiner ce document par leurs états-majors respectifs.Toutefois, il faut préciser que ces centrales syndicales ont reculé sur leur principale exigence relative au prix du litre du carburant. Elles proposent désormais 5.500 contre 5.000 francs guinéens préalablement annoncé dans leur plateforme.En dépit de ce retour à de meilleurs sentiments, la grève va se poursuivre ce mercredi sur toute l’étendue du territoire guinéen. «Le mot d’ordre de grève reste maintenu, mais nous allons travailler sur le projet de protocole d’accord soumis par le gouvernement», a commenté Mamadou Mansaré, porte-parole du mouvement syndical hier soir, à l’issue d’une réunion de trois heures avec des émissaires du gouvernement.Du côté du pouvoir, on espère que cette analyse se fera rapidement. «Nous espérons nous rencontrer le plutôt que possible sur leur demande pour conclure, enfin, quelque chose. Les positions ont quelque peu bougé, mais nous n’avons pas encore terminé les négociations», a fait remarquer le porte-parole du gouvernement, le ministre Albert Damatang Camara.Autre bon signe, la CNTG et l’USTG renoncent à l’arrêt du service minimum dans les transports aériens, comme elles l’ont fait savoir tôt aujourd’hui. Selon leur porte-parole, la fermeture de l’aéroport n’est pas encore à l'ordre du jour. «Nous pensons que le mouvement ne va pas se durcir. Nous espérons que les parties vont convenir le plus rapidement que possible dans l’intérêt de la nation», a ajouté Mansaré.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 19/02/2016 à 00h02