L’opposition guinéenne menace de descendre dans la rue pour exiger une baisse à la pompe

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Le 08/03/2016 à 14h14

Le principal groupe de partis d’opposition en Guinée réunis sous la bannière de «l’Opposition républicaine», a brandi le lundi 7 mars la menace d’organiser des manifestations de rue dans tout le pays pour demander une baisse du prix des produits pétroliers à la pompe.

En Guinée, l’opposition radicale veut contraindre le gouvernement à observer une réduction substantielle du prix des hydrocarbures. La même exigence qui était au centre d’une grève générale illimitée des syndicalistes le mois dernier.Ce lundi 7 mars, ces partis au nombre desquels figure l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti de l’opposition dirigé par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont lancé un ultimatum au pouvoir. «Nous donnons au pouvoir jusqu’au 20 mars pour réduire son train de vie et baisser le prix du carburant», a prévenu avec fermeté leur porte-parole Aboubacar Sylla.Coup de bluff ? L’opposition qui affiche une physionomie pâle depuis «le coup K.O» du président sortant Alpha Condé au premier tour de la présidentielle de l’an dernier entend aller jusqu’au bout de cette revendication. Surtout que les centrales syndicales avaient pris le soin d’éloigner les leaders des partis politiques pendant leur débrayage.Selon Sylla la menace sera mise à exécution au bout de quinze jours. «Si au plus tard le 20 mars, cette baisse n’intervenait pas, l’opposition républicaine serait donc fondée à appeler le peuple de Guinée à s’associer à elle pour manifester publiquement dans toute la République en faveur de cette baisse», a-t-il confié à la presse.Il faut rappeler que ces menaces interviennent deux semaines après la grève générale illimitée du syndicat, dont le principal point de revendication était axé sur la révision à la baisse du prix du carburant.Pour désamorcer le débrayage, gouvernement, syndicat et patronat ont convenu de maintenir le prix du litre de carburant à son niveau actuel, soit 8000 francs guinéens (environ 1 dollar). Les parties avaient également accepté de maintenir ce prix jusqu’en décembre 2016 même si le prix du baril venait à augmenter sur le marché international. Le gouvernement guinéen avait fait valoir les conséquences des deux ans de fièvre Ebola, la chute des matières premières et ses accords avec les institutions internationales, dont le FMI notamment.Des arguments que l’opposition balaie d’un revers de main. Elle y voit surtout la preuve manifeste d’une mauvaise foi du gouvernement visant à combler son déficit budgétaire causé, selon elle, par une gestion opaque de la chose publique.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 08/03/2016 à 14h14