Les yeux sont braqués sur la Guinée forestière, la région du sud. Le pays retient son souffle depuis la mort cette semaine d’un homme et de son épouse par suite de diarrhée et de vomissement, deux symptômes par lesquels le virus Ebola se manifeste.L’alerte est bien prise au sérieux d’autant que la Guinée s’apprête à sortir de 90 jours de surveillance épidémiologique imposés depuis la déclaration de la fin d’Ebola en décembre 2015.Ce jeudi, des prélèvements d’échantillons sur certains proches des deux suspects étaient réalisés afin d’en avoir le cœur net.Mais une source proche de la Coordination nationale de riposte à Ebola a fait état du refus des populations locales de procéder à ces tests. «La tâche se complique avec le refus et la réticence des populations villageoises de la localité», a expliqué cette source sous le sceau de l’anonymat. «L’alerte est venue lorsque les gens ont interdit l’accès du village aux agents de la Croix rouge. Des discussions sont en cours».Devant le refus des citoyens, les autorités politiques et administratives de la région ont envisagé le recours à la force pour faire face à cette situation de santé publique. Mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se serait opposée à l’idée, et préconise vivement un dénouement pacifique de la crise.Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin d’Ebola en Guinée le 29 décembre 2015. Au total, plus de 3.800 cas ont été enregistrés dans le pays, causant 2.536 morts dont 115 agents de santé.Conformément aux principes de l’OMS, le pays est soumis à une période de 90 jours de surveillance épidémiologique renforcée depuis la fin de l’épidémie. Une période pendant laquelle il doit observer toutes les mesures préventives liées au lavage des mains, l’enterrement des corps, la poursuite de la campagne de vaccination des personnes qui étaient en contact avec des gens atteints par la maladie ainsi que les tests épidémiologiques sur les corps.La fin de cette période d’observation est prévu pour le 28 mars prochain si, d’ici là, aucun cas confirmé ne vient remettre le décompte à zéro.
Le 17/03/2016 à 14h05