De gros efforts envisagés pour arrêter la propagation du virus d'Ebola

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Le 18/03/2016 à 18h12, mis à jour le 18/03/2016 à 22h10

Aux grands maux les grands remèdes. L’Etat guinéen a envisagé d’importantes mesures pour contenir la résurgence d’Ebola et éviter une propagation à grande échelle.

Les autorités guinéennes et les partenaires de la Guinée sont sur le pied de guerre. L’annonce jeudi 17 mars de deux nouveaux cas d’Ebola sur une mère et son enfant dans le village de Koropaara, région de N’Zérékoré, dans le sud de la Guinée, a été suivie d’une réunion d’urgence.Ce vendredi 18 mars, la Coordination nationale de riposte à Ebola et l’ensemble des acteurs dont l’OMS et le Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies d’Atlanta (Etats-Unis), se sont à nouveau retrouvés pour adopter la stratégie nécessaire à l’éradication de l’épidémie dans un bref délai.Il a ainsi été décidé au cours de cette réunion de mettre en «quarantaine» la famille suspecte et d’établir un périmètre de «cerclage» autour de quelques 110 familles afin de stopper l’avancée du virus.En outre, les acteurs ont envisagé «une campagne de vaccination de tous les contacts et les contacts des contacts dans les 72 heures qui suivent, ainsi qu’un ratissage de toute la localité, à la recherche d’éventuels malades cachés».Réticence des communautésCe qui fait peur aux autorités guinéennes, c’est la réticence des communautés villageoises. Celles-ci semblent opposées à l’arrivée d’agents de la Croix rouge et de services de santé dans leur localité. Des agents qu’elles soupçonnent être à la base de la propagation de la maladie.«Ils ont exigé de ne voir ni la Croix rouge, ni les véhicules de la santé», a expliqué très dépité, Dr Sakoba Kéita, le chef de la Coordination nationale de riposte à Ebola.Pour Dr Kéita, cette opposition représente un risque de propagation du virus. Et la vie de 8.000 habitants de cette sous-préfecture est en danger. «Pour le moment, le point le plus urgent, demeure l’acceptation et l’accompagnement de la population de Koropara», a-t-il signifié.La quasi-totalité des acteurs impliqués dans la lutte contre Ebola ont adopté à l’unanimité la poursuite des négociations en vue de venir à bout de cette réticence.Ils comptent mettre en place d’autres mesures de lutte, notamment les campagnes de sensibilisation, les vaccinations et au pire des cas, des «enterrements dignes et sécurisés pour les cas de décès», selon le Coordinateur de la lutte contre Ebola en Guinée.Soutien américainDans la journée, l’ambassade des Etats-Unis à Conakry a réaffirmé son soutien au gouvernement guinéen dans la nouvelle bataille contre la fièvre hémorragique.Elle a promis de travailler «en étroite collaboration» avec la Guinée, ainsi que les agences nationales et internationales, pour «riposter immédiatement contre l'épidémie».«Les experts du CDC sont à N’Zérékoré et du personnel supplémentaire du CDC a été déployé pour aider dans le suivi des contacts et pour prévenir la survenue de nouvelles infections», a dit la représentation diplomatique américaine dans un communiqué.«Travaillant en étroite collaboration avec le Comité national de coordination Ebola à Conakry, le gouvernement américain est déterminé à apporter une réponse rapide et efficace pour contenir la maladie», a-t-elle réitéré.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 18/03/2016 à 18h12, mis à jour le 18/03/2016 à 22h10