La mort du garde du corps du principal opposant à Condé en prison ravive la tension

Le leader de l'opposition guinéenne et président de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo.

Le leader de l'opposition guinéenne et président de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo. . DR

Le 11/05/2016 à 11h33

La mort en prison mardi d’un garde du corps de Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), ravive la tension entre la plus grande formation politique de l’opposition et le système judiciaire du pays. Le parti va porter plainte pour «homicide volontaire».

Un pool d’avocats désignés par l’UFDG a annoncé hier son intention de porter plainte contre «X» pour «homicide volontaire» sur un garde du corps du président de ce parti. Celui-ci est mort ce mardi 10 mai au moment où il était détenu dans une prison de Conakry.En détention provisoire dans l’affaire relative à l’assassinat en février d’un journaliste au siège de l’UFDG, Mamadou Saliou Bah, 59 ans, était accusé d’«abstention délictueuse». Le 6 mai, il a été placé en observation médicale tout comme trois de ses co-accusés dans un CHU de Conakry pour des soins appropriés.Les avocats de l’UFDG croient savoir que la mort de leur client constitue une preuve irréfutable de la mise en place par la justice d’une machine d’extermination dont le seul but est de salir et de neutraliser le parti.«Il est mort suite au refus des autorités judiciaires d'assurer sa prise en charge médicale. Et trois autres sont sur le point de mourir au CHU Ignace Deen», a chargé Me Paul Yomba Kourouma, ajoutant que ses clients «sont sous le coup de la torture et autres faits dégradants».Me Alsény Aïssata Diallo, un autre conseiller, a affirmé que le défunt est victime de l’injustice, l’illégalité et la partialité. Ce qui amène le Collectif des avocats de l’UFDG à porter plainte contre X pour homicide volontaire.Dans sa version des faits, le procureur de la République près le Tribunal de Dixinn, s’est défendu en affirmant que Mamadou Saliou Bah souffrait de douleurs cervicales, de céphalées intenses et de fièvres persistantes. Et que ce sont ces affections qui ont fini par l’emporter.«Je partage avec émotion ces moments de douleurs que traversent les proches du défunt tout en me joignant également aux nombreuses prières pour le repos de son âme», a dit le procureur Sidy Souleymane N’Diaye.En attendant l’issue de ce qui apparait comme un nouvel épisode du long feuilleton judiciaire entre l’UFDG et la justice guinéenne, les avocats du parti exigent la libération immédiate et sans condition des 19 autres gardes rapprochés interpellés suite au meurtre du journaliste.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 11/05/2016 à 11h33