Les agences des Nations-Unies en Guinée appellent à une mobilisation contre les viols

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Le 29/05/2016 à 01h06

Une cinquantaine de cas de viols sur mineures ont été enregistrés en Guinée depuis fin 2015. Une réalité qui plonge les agences onusiennes opérant dans le pays dans une indignation généralisée.

Le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme (OHCHR), le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) et le Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (UNICEF) ont appelé vendredi à une mobilisation générale pour mettre fin à la recrudescence des cas de viols en Guinée. Des «crimes odieux» dont certains sont commis sur des enfants parfois de moins de 5 ans, selon elles.«Nous appelons tous les acteurs du pays à se mobiliser pour éliminer la violence à l’égard des enfants en mettant en place des mécanismes efficients de recours et une prise en charge effective des victimes de ces crimes abjects, dont beaucoup nécessitent des soins approfondis et continus», ont lancé les représentants-pays des trois institutions onusiennes dans une déclaration conjointe.Il faut dire que les Guinéens assistent depuis plusieurs mois à une flambée inquiétante des viols à travers le pays. Rien que dans ce mois de mai, ce sont deux cas qui ont été déclarés. Les victimes, respectivement âgées de 15 et 16 ans, ont été violées avant d'être tuées par leur agresseurs dans les villes de Yomou (sud) et Mandiana (est). Fait très inquiétant, certains cas rapportés dans la presse locale depuis fin 2015 incriminent même des religieux.«Les cas recrudescents de viols aggravés sur des enfants parfois âgées de 3 ans et dans certains cas accompagnés du meurtre des victimes sont lourds de conséquences», ont rappelé l'UNICEF, l'OHCHR et l'UNFPA. «Cette violence sexuelle d’une rare atrocité nous interpelle tous», se sont-elles indignées.Les agences des Nations-Unies ont toutefois salué l'engagement des autorités guinéennes au plus haut niveau à combattre ce phénomène et ont reaffirmé leur détermination à œuvrer avec «vigueur et fermeté» pour que justice soit rendue aux victimes. «Nous restons fidèles à notre mandat d’œuvrer pour la protection de la vie et de l’intégrité des personnes, surtout les plus vulnérables», on-elles dit dans la déclaration. Encourageant la dénonciation des violences sexuelles, les mêmes agences des Nations-Unies ont enfin appelé les familles à redoubler de vigilance et à éliminer les facteurs pouvant favoriser ces violences à l’encontre des enfants.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 29/05/2016 à 01h06