La Guinée veut protéger son patrimoine routier

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Le 19/08/2016 à 10h32

Une loi portant protection du patrimoine routier est en gestation en Guinée. Le gouvernement l’a adoptée jeudi en Conseil des ministres. Instruction a été donnée au secrétaire général du gouvernement de s’occuper des formalités d’usage.

En décidant d’élaborer une loi sur la protection du patrimoine routier, la Guinée espère assurer une gestion rationnelle et efficace de ses infrastructures routières dont la valeur est estimée à 20.804 milliards de francs guinéens. Le texte vise à mettre fin à la dégradation volontaire et parfois en toute impunité des routes.

Selon le porte-parole du gouvernement Albert Damatang Camara, qui s’exprimait sur la question ce 18 août au terme du Conseil des ministres, cette loi a pour objectif de rendre effectif le principe casseurs-payeurs.

Par ailleurs, elle va permettre de «poursuivre les contrevenants devant les tribunaux et de fixer les sanctions applicables à ceux-ci», a-t-il déclaré.

En l’absence d’un réseau de transport diversifié qui prendrait en compte les voies fluviales, aériennes et ferroviaires, les routes constituent en Guinée le seul moyen utilisé pour le transport des personnes et des biens tant au niveau national qu'international avec les pays voisins.

Depuis plusieurs années, la Guinée connait une explosion du trafic routier alors que les autorités guinéennes peinent à reconstruire le réseau routier à cause entre autres de l’insuffisance des financements.

Le porte-parole du gouvernement a d’ailleurs reconnu cet état de fait lié à la raréfaction des aides et assistances pendant qu’au même moment les coûts des constructions et des aménagements routiers deviennent onéreux.

Du coup, le réseau routier se retrouve aujourd’hui plongé dans un état de dégradation avancée.

A travers le projet de loi adopté aujourd’hui en Conseil des ministres, le gouvernement entend ainsi prendre les dispositions nécessaires pour assurer la protection et la reconstruction des voiries urbaines et interurbaines en parfaite harmonie avec la réglementation en la matière dans l’espace CEDEAO.

Il faut toutefois préciser que ce projet de loi n’entrera pas en vigueur avant avril 2017 date à laquelle la prochaine session des lois est attendue.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 19/08/2016 à 10h32