Avant d'être reportée, la reprise des cours a d'abord été très mouvementée ce lundi dans la banlieue de Conakry. Des milliers d'élèves mécontents sont sortis dans la rue pour réclamer le retour de leurs enseignants dans les classes. La réclamation a été marquée par des échauffourées entre élèves et policiers. Sur les artères principales artères de la ville, la circulation routière a été perturbée durant une bonne partie de la journée. Dans la commune de Matoto, un policier a été blessé. De son côté, le Collège des étudiants a dénoncé l'attaque de trois universités privées par des élèves ayant entraîné la blessure de 7 étudiants... En réaction, le gouvernement a décidé de prolonger sine die la suspension, le temps pour lui de trouver un accord avec la Fédération syndicale des professionnels de l'enseignement qui est à l'origine de la prolongation forcée des vacances.
« Cette mesure vise à éviter les troubles dans la cité et à sécuriser les élèves et étudiants et les constructions scolaires et universitaires », a indiqué le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara. Le porte-parole du gouvernement a souligné que les cours ne reprendront qu'à la fin des négociations avec les syndicalistes.
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Albert Damantang Camara a essayé de rassurer que les cours devraient bientôt reprendre. Sauf que le porte-parole du gouvernement peine maintenant à convaincre élèves et parents après avoir été démenti par les syndicalistes sur la reprise des cours ce lundi. « Ils n'ont pas négocié avec nous pour la reprise des cours », l'a démenti, sur le site Guineenews, Ben Soriba Camara, secrétaire général adjoint de la Fédération syndicale des professionnels de l'enseignement.
Le point d'achoppement entre le syndicat et le gouvernement reste l'application de la nouvelle grille salariale des fonctionnaires. A l'arrière-plan, viennent la situation des enseignants contractuels — certains servent dans les écoles publiques depuis 8 ans — ayant échoué au concours de recrutement à la fonction publique et l'application du statut particulier de l'éducation.
Alpha Condé est très attendu dans les négociations après un premier échec de son gouvernement. Depuis Dubai, où il a rencontré lundi le vice-président des Emirats Arabes Unis, Mohammed Bin Rashid, le président Alpha Condé a dit être préoccupé par la situation au pays. Il a promis de rencontrer les parties dès son retour au pays, mercredi 14 février. En attendant, élèves et parents craignent une année blanche. « Des dispositions pédagogiques seront prises pour le rattrapage des heures de cours perdues », a promis lundi, tard dans la nuit, un communiqué signé des trois ministres en charge de l'enseignement.