Guinée. Massacre de Conakry: la CPI remerciée gentiment

Me Cheik Sako

Me Cheik Sako

Le 31/03/2017 à 09h53, mis à jour le 31/03/2017 à 11h57

Le ministre de la Justice a réaffirmé jeudi 30 mars devant des émissaires de la Cour pénale internationale que la justice de son pays était compétente pour juger le dossier du massacre de 2009. En revanche, Me Cheik Sako n'a pas précisé la date du jugement.

"J'ai expliqué aux délégués de la CPI où on en était au niveau de la procédure... On s'achemine vers la clôture de l'instruction. Après, nous allons entamer la préparation du procès", a expliqué Me Cheik Sako, ministre de la Justice, au sortir de sa rencontre à huis clos avec deux experts de la CPI. Toutefois, le ministre de la Justice est montré moins clair sur le calendrier. "C'est trop tôt pour parler de la date de jugement. Nous sommes d'abord concentrés sur l'instruction, après on se préparera pour la suite", a indiqué Me Cheik Sako. Pourtant, à Genève, la semaine dernière, il avait déclaré que le procès se tiendrait d'ici à la fin de l'année.

Franco Matinala, analyste adjoint chargé des situations à la CPI, a confirmé que sa juridiction ne fait qu'accompagner les autorités guinéennes à mener une procédure nationale. «A ce stade, le dossier se trouve dans les mains des magistrats guinéens... Il y a certains actes importants d'enquête qui ont été menés, et qui nous amènent à penser que la procédure sera achevée dans un délai raisonnable», a indiqué à la presse.

La semaine dernière, l'ancien ministre de la Justice a révélé une liste de personnes "impliquées dans le massacre", avant de se dédire dans d'autres interviews accordées à des médias locaux. Finalement, il a déclaré que ces personnes dont Moussa Dadis Camara étaient des témoins oculaires de cette tuerie de plus de 150 personnes au stade de Conakry.

Le ministre de la Justice pense que Sekouba Konaté devrait plutôt faire confiance à la justice nationale, et venir déposer sa liste. Par extension, Me Cheik Sako a invité toute personne ayant des noms à révéler à s'adresser au pool de juges d'instruction, au lieu d'envoyer sa liste à la presse.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 31/03/2017 à 09h53, mis à jour le 31/03/2017 à 11h57