"Les jeunes de l'axe, simples casseurs ou jeunes révoltés?" Tel est le titre du reportage qui a provoqué l'ire des jeunes des quartiers Hambdallaye, Bambéto, Koloma, Cosa, Koloma, Bomboly... Des quartiers placés le long de la route Le Prince et qu'on a surnommé " l'axe du mal " suite aux violences commises sur cette partie de la route lors des manifestations politiques et sociales à Conakry. Mercredi, des représentants de ces jeunes ont animé une conférence de presse pour dénoncer "un reportage biaisé ".
Ibrahima Diallo, coordinateur du projet Baillonnette intelligente destiné à sensibiliser les jeunes de l'axe à la non-violence, se dit déçu par Sarah Sako, la journaliste de France 24 qui a réalisé le reportage. Diallo signale que lui et d'autres jeunes leaders se sont mis au service de la journaliste. Mais à leur grande surprise, celle-ci n'a pas fait la différence entre les jeunes citoyens et les badauds des quartiers cités plus hauts.
Sarah Sako a montré des images de jeunes en train de consommer du chanvre indien. Et c'est ce qui fait mal à la Plateforme des jeunes leaders de l'axe pour la démocratie et le développement (PJDD) qui essayent d'effacer la réputation de violence accolée à leurs quartiers. "Elle était venue sur l'invitation des jeunes leaders de Bambéto pour faire un reportage sur les activités que nous menons, notamment en matière de sensibilisation. Mais, contre toute attente, Sarah Sako s'est contentée de faire passer à l'écran des jeunes fumant du chanvre indien à visage découvert, qu'elle relie à dessein par le biais d'un montage avec l'image de la destruction de la station de carburant de Bambéto et de sa boutique d'alimentation", s'indigne Ibrahima Diallo.
Avec ce reportage, les responsables estiment que Sarah Sako a voulu montrer aux téléspectateurs que les jeunes de l'axe sont les auteurs des violences ayant provoqué des dégâts matériels lors des manifestations pour la réouverture des classes, en février dernier.
"Ces jeunes oublient que le journaliste est libre de choisir l'angle de son choix. Ils ont invité la journaliste pour couvrir leurs activités de sensibilisation, mais celle-ci a vu des jeunes en train de consommer du chanvre indien, elle était libre de choisir les images qu'elle voulait [faire passer]", apprécie Cellou Diallo, un journaliste qui a visionné le reportage. "De toute façon, la journaliste a aussi montré leur volet de sensibilisation", ajoute-t-il.
Jusqu'au moment de mettre cet article en ligne, nous avons tenté de joindre notre consœur de France 24. Sans succès.