Guinée: vers une Commission Vérité-Justice-Réconciliation

DR

Le 13/04/2017 à 12h42, mis à jour le 13/04/2017 à 12h43

Six ans après la mise en place de la Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale (CPRN), la Guinée travaille à présent sur son instance Vérité-Justice-Réconciliation.

Mercredi, les autorités guinéennes et les partenaires se sont retrouvés à Conakry pour valider l'avant-projet de loi portant création, mandat, composition, organisation et fonctionnement de cette Commission. "En décidant d'organiser le présent atelier d'examen de l'avant-projet de loi élaboré par le Comité technique sur la réconciliation, le gouvernement montre une fois encore sa volonté de gérer ce dossier dans la plus grande transparence", a relevé Mamady Youla, Premier ministre guinéen qui préside ledit comité. "Notre souci est de nous assurer que les desiderata exprimés lors des consultations nationales ont été effectivement intégrés dans l'avant-projet de loi portant création de la Commission vérité, avant sa transmission au gouvernement ", a-t-il précisé.

Mise en place en 2011, la Commission nationale de réflexion sur la réconciliation co-présidée par le Premier imam et l'archevêque de Conakry a rendu son rapport en juin 2016 après avoir consulté plus de 9 000 Guinéens. Pour le Premier ministre Mamady Youla, la phase d'application des recommandations reste la plus décisive.

Outre la mise en place de la Commission Vérité-Justice-Réconciliation, le rapport a formulé 22 autres recommandations relatives aux réformes institutionnelles, aux réparations des injustices, au suivi des recommandations.

En tout cas, Marc Ruben du Système des Nations Unies en Guinée a rappelé aux Guinéens que la réconciliation est un chemin nécessaire, mais difficile. "Comment, après plusieurs années de mauvaise gouvernance, situer objectivement les responsabilités de ceux qui ont violé les droits de l'Homme et apaiser le coeur des victimes ? Comment permettre aux jeunes générations d'avoir accès à l'histoire ? Quelles sont les leçons pour se projeter dans un avenir radieux ? ", c'est entre autres questions auxquelles la Commission devra répondre, selon Marc Ruben.

La Guinée n'a pas connu de guerre, mais les violences qui ont marqué l'histoire du pays ont entrainé de graves violations de droits de l'Homme, désuni les Guinéens, mais aussi semé la discorde entre l'Etat et les citoyens.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 13/04/2017 à 12h42, mis à jour le 13/04/2017 à 12h43