Guinée. Tabaski: cette minorité qui a préféré fêter selon les recommandations du Sénégal

Le 04/09/2017 à 22h16

En Guinée, plus d'une dizaine de localités ont préféré célébrer Tabaski samedi 2 septembre, alors que le reste du pays a fêté vendredi. Ces dissidents désobéissent souvent à l'autorité religieuse de la Guinée pour suivre celle du Sénégal.

Ces localités sont dans Labé, une région du nord de la Guinée où la cohabitation est souvent difficile entre différentes confréries islamiques. Les musulmans de ces localités se conforment plutôt aux décisions des autorités religieuses sénégalaises.

Dans ce pays voisin, la majorité célèbre souvent les fêtes musulmanes un jour avant ou un jour après la célébration en Guinée. Et Tabaski qui vient de passer, la grande majorité des musulmans sénégalais ont fêté samedi, alors que toute la Guinée (hormis sa petite minorité) a fêté vendredi 1er septembre.

«Nous, c’est aujourd’hui samedi 2 septembre que nous avons célébré la fête de Tabaski à Popodra (localité de la préfecture de Labé). Nous sommes derrière les Cheick de Koula-mawdé (Koula-mawdé est un centre islamique dans la préfecture de Labé), et cela depuis plusieurs années», a confié un musulman de cette localité du nord de la Guinée à un reporter du site mediaguinee.com.

Si dans la préfecture de Labé, c'est quelques districts qui ont célébré l’Aïd al-Adha ce samedi, à Lélouma, la commune urbaine n'a pas célébré la fête au même moment que le reste des 33 chefs-lieux de préfecture.

En tout, c'est dans trois préfectures de la région administrative de Labé, placée à la frontière du Sénégal, que des guinéens ont fêté samedi.

Dans ces trois préfectures, ces guinéens conservent leur conviction, même si elle les fait parfois considérer comme des pratiquants de secte. «Malgré les critiques, la fête s’est bien passée chez nous», confie Mamadou Saïdou Diallo de la localité de Popodara.

Les Cheikhs de Koula-mawdé ont-ils vraiment ordonné de célébrer l’Aïd al-Adha le samedi? Nous n'avons obtenu aucune réponse de ce centre islamique. Pour leur part, les autorités administratives de la région préfèrent s'abstenir de cette question religieuse. Et à Conakry, on prend cette désobéissance comme un non-évènement. «L’Aïd al-Adha intervient au lendemain de la fin du pèlerinage à la Mecque. Il n'y a pas de confusion en cela. Mais si quelqu'un trouve une autre date pour cette fête, il est libre de la célébrer au jour qu'il veut. De toute façon, il ne célèbre pas pour quelqu'un, il célèbre pour Allah», réagi un cadre du secrétariat général aux Affaires religieuses contactées au téléphone par le correspondant de le360 Afrique à Conakry.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 04/09/2017 à 22h16