Guinée: eau, électricité, emplois, pollution... à la base des émeutes chroniques à Boké

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Le 15/09/2017 à 16h20

Un calme précaire est revenu à Boké, nord-ouest de Conakry, qui a enregistré deux morts et une vingtaine de blessés, mercredi, dans les manifestations pour le retour de l'électricité et de l'eau. Dans cette ville d'environ 100.000 habitants, c'est la deuxième émeute en cinq mois.

Un mort en avril 2017, deux autres en septembre, des dizaines de blessés... Boké, la plus grande zone d'exploitation minière du pays est en passe de devenir également la zone de hautes tensions sociales du pays. En cause, des violences et des affrontements avec les forces de l'ordre par des habitants qui réclament de meilleures conditions de vie. Si ce n'est pas pour demander de l'eau ou de l'électricité, les habitants dans la région de Boké sont parfois excédés par les impacts négatifs de l'exploitation minière sur l'environnement.

Sous Alpha Condé, au moins cinq autres compagnies minières ont obtenu des permis dans la région. Parmi elles, la Société minière de Boké (SMB) dont un de ses camions a été l'élément déclencheur des émeutes d'avril dernier - un camion de transport de bauxite de la société avait renversé un moto-taxi qui avait succombé à ses blessures. La SMB est d'ailleurs à la phase de l'exploitation depuis 2015.

Malgré la présence de toutes ces compagnies minières dans la région, les habitants ne comprennent pas non plus les coupures intempestives d'eau et d'électricité, qui font souvent déverser toute la colère des habitants de Boké contre l'Etat et les sociétés minières.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 15/09/2017 à 16h20