Alors qu’il revenait de Kaloum, le centre administratif et des affaires de Conakry, le Conakry Expres a fait les frais de la furie des émeutiers, qui réclamaient de l’électricité dans le quartier Carrière, en banlieue de Conakry. Badras Yora, le directeur national des Chemins de fer de Guinée, qui administre la gestion du train, a estimé le coût des dégâts à 20 millions de francs guinéens (un peu plus de 2 000 euros). «Nous avons perdu des vitres et d’autres équipements. Il ne s’agit pas d’éléments si chers, mais qui sont importants», a indiqué Badras Yora.
Le nombre de jours d’indisponibilité du Conakry Express n’est pas encore déterminé, mais ce nouvel arrêt du seul train qui relie Conakry à sa grande banlieue est un nouveau coup dur pour beaucoup de passagers. Moins cher et plus confortable que les minibus et les taxis, le train inter-urbain est le moyen de transport favoris des Conakrykas qui habitent loin du centre de la capitale guinéenne.
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Depuis jeudi, les manifestations anti délestage se sont multipliées dans plusieurs quartiers de Conakry, replongés dans le noir depuis mi-décembre, alors que les Conakrykas avaient placé leurs espoirs dans le barrage hydroélectrique de Kaléta.
Un temps expliqués par l’étiage du fleuve Konkouré, sur lequel est bâti le barrage Kaléta (240 mégawatts), les délestages électriques ont été justifiés par des créances impayées de près de 300 milliards de francs guinéens (27,65 millions d’euros) dues à l’entreprise mauritanienne Star Oil. Ce lundi, en conférence de presse, le ministre de l’Energie, Taliby Sylla, a voulu être clair. «Pendant la saison sèche, Kaléta ne peut fournir que 33 mégawatts, alors que la demande est accrue à Conakry jusqu’à Labé», a dit le ministre de l’Energie, laissant entendre que le bout du tunnel est encore loin.