Guinée: les peignes en bois toujours à la mode

VidéoMalgré la disponibilité de nombreux produits pour l'entretien des cheveux importés de Chine, et à petit prix, les peignes en bois sont toujours prisés par les Guinéennes. Au grand bonheur des artisans spécialisés dans leurs fabrication.

Le 22/05/2022 à 17h05, mis à jour le 22/05/2022 à 17h05

La technique est subtile: tailler du bois pour en sortir des dents indispensables a la bonne tenue des cheveux. C'est la mission de Mamadou Bailo Bah. Après plusieurs décennies passées à fabriquer des peignes, il ne se lasse toujours pas: «Nous sommes arrivés tout naturellement dans ce travail. C'est un legs de nos parents depuis l'époque de Sékou Touré. A cette époque tous les Guinéens étaient invités à pratiquer des métiers. Notre choix s'est porté sur les peignes en bois.»

Dans ce même atelier situé en banlieue de Conakry, à la Cimenterie, travaille un de ses anciens élèves, Abdourahmane Diallo, devenu aujourd'hui autonome. Ce métier garantit surtout une autonomie financière surtout, selon lui: «Ma passion pour ce métier est surtout liée à son utilité pour moi. C'est là que je gagne ma vie, que je parviens à nourrir dignement ma famille. Aujourd'hui, je suis un ancien dans ce métier parce que j'ai commencé ce travail en 1998.»

Mais comment se porte le marché des peignes en bois? Bien, répond Mamadou Bailo Bah: «Les ventes se passent plutôt bien. Nous qui exerçons ce métier depuis longtemps, nous disons "Al hamdoulillah!" ("Gloire à Dieu!"), car aujourd'hui, certains d'entre nous ont construit grâce à ce métier, d'autres ont pu fonder des familles. Tous vivent grâce à ces peignes. C'est vrai que les prix à l'unité sont assez minimes, à 5 dollars la pièce, mais on ne se plaint pas pour autant. Aujourd'hui, nous souhaitons tout moderniser, passer à l'étape entreprise, avec une forte capacité de production. C'est pour tous les Guinéens, et même au-delà, car nous exportons aussi».

Ces peignes sont exportés vers la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal. Mamadou Bailo nous a même confié que ses produits sont déjà allés jusqu'en Inde.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 22/05/2022 à 17h05, mis à jour le 22/05/2022 à 17h05