La technique est subtile: tailler du bois pour en sortir des dents indispensables a la bonne tenue des cheveux. C'est la mission de Mamadou Bailo Bah. Après plusieurs décennies passées à fabriquer des peignes, il ne se lasse toujours pas: «Nous sommes arrivés tout naturellement dans ce travail. C'est un legs de nos parents depuis l'époque de Sékou Touré. A cette époque tous les Guinéens étaient invités à pratiquer des métiers. Notre choix s'est porté sur les peignes en bois.»
Dans ce même atelier situé en banlieue de Conakry, à la Cimenterie, travaille un de ses anciens élèves, Abdourahmane Diallo, devenu aujourd'hui autonome. Ce métier garantit surtout une autonomie financière surtout, selon lui: «Ma passion pour ce métier est surtout liée à son utilité pour moi. C'est là que je gagne ma vie, que je parviens à nourrir dignement ma famille. Aujourd'hui, je suis un ancien dans ce métier parce que j'ai commencé ce travail en 1998.»
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Mais comment se porte le marché des peignes en bois? Bien, répond Mamadou Bailo Bah: «Les ventes se passent plutôt bien. Nous qui exerçons ce métier depuis longtemps, nous disons "Al hamdoulillah!" ("Gloire à Dieu!"), car aujourd'hui, certains d'entre nous ont construit grâce à ce métier, d'autres ont pu fonder des familles. Tous vivent grâce à ces peignes. C'est vrai que les prix à l'unité sont assez minimes, à 5 dollars la pièce, mais on ne se plaint pas pour autant. Aujourd'hui, nous souhaitons tout moderniser, passer à l'étape entreprise, avec une forte capacité de production. C'est pour tous les Guinéens, et même au-delà, car nous exportons aussi».
Ces peignes sont exportés vers la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal. Mamadou Bailo nous a même confié que ses produits sont déjà allés jusqu'en Inde.