Guinée. Football: le Horoya déjà champion avec 7 matchs en retard

Le 04/08/2017 à 07h32

En atteignant 53 points mercredi, le Horoya AC conserve son titre de champion de Guinée. Alors qu'il lui reste sept matchs de retard, le club de la banlieue de Conakry ne peut plus être rattrapé par ses concurrents.

Le Horoya a scellé son troisième titre consécutif en s'imposant (0-1) dans la matinée de mercredi sur le terrain d'un ancien dominateur du championnat guinéen, Fello star de Labé. Ce match devait se jouer la veille. Mais il a été reporté en raison d'une forte pluie qui s'est abattue sur la ville de Labé.

Peu importe. La courte victoire a permis au champion en titre de prendre 13 points de plus sur le deuxième qui n'a que trois matchs à jouer d'ici à la fin du championnat.

Avec ce nouveau titre, le club d'Antonio Souaré devient l'un des clubs les plus titrés du championnat guinéen. Jusqu'ici, cette position était occupée par le légendaire Hafia de Conakry. Désormais, chacun des deux clubs à 15 titres à son compte. 

Le Horoya n'a pas que gagné un titre. Il a aussi battu des records.nDans l'histoire récente du football guinéen, l'écart n'a jamais été aussi grand entre le premier et ses poursuivants.

Le club a aussi battu son propre record en dépassant la barre de cinquante points dans le championnat guinéen. Cette saison, le Horoya a également augmenté son indice de buts marqués en championnat. Meilleure attaque du championnat, l'équipe de Victor Zvunka a marqué 48 buts contre 40 en 2015 et 44 buts en 2014.

Sans défaite depuis le début de la saison, le Horoya pourrait aussi battre le record d'invincibilité en championnat- les clubs de la ligue 1 guinéen, au nombre de 13, jouent 26 matchs durant la saison.

Critiques

Le troisième sacre consécutif du Horoya est différemment apprécié à Conakry par les acteurs et observateurs du football. Ces sept dernières années, seul le titre de 2014 a échappé au club de Matam. Une monotonie mal appréciée par certains observateurs. "Cela montre que notre championnat n'est pas fort. Un bon championnat est toujours disputé jusqu'au bout", estime Alseny Camara, supporter du club rival AS Kaloum. "La preuve est que le Horoya n'a jamais progressé dans les compétitions internationales", argumente-t-il. 

"Il faut de la concurrence pour donner de la valeur à notre championnat. Tout le monde a joué pour le Horoya cette saison: on triche pour les concurrents et on favorise le Horoya. Ce n'est pas bon pour notre championnat", estime un observateur.

Mais pour les inconditionnels du club de la banlieue de Conakry, le Horoya reste la nouvelle référence du football guinéen. "Le club devrait être plutôt imité que dénigré. Il n'y a jamais de monotonie quels que soient les moyens d'un club par rapport à ses concurrents. Nous avons vu Monaco en 2017, Montpellier en 2012, Leceister en 2016. Pourtant, ces clubs ne sont pas les plus riches dans leurs championnats respectifs", commente Mamadouba Soumah.

En effet, le club de la banlieue de Conakry a changé de dimension en 2010 quand il a été repris par le richissime Antonio Souaré. Depuis, des millions de dollars ont été injectés dans le club pour lui donner une nouvelle dimension. Mais les résultats restent pour l'instant en deçà des attentes. Après avoir prouvé sa suprématie sur le plan national, on attend de voir le Horoya briller à l'échelle continentale.

Cette année, le club a accédé pour la première fois à la phase de groupes de la Coupe de la CAF. Dans le même groupe que le TP Mazembe du Congo, Supersports de l'Afrique du Sud et Mounana du Gabon, l'équipe d'Antonio Souaré a terminé troisième, synonyme d'élimination pour les quarts de finale.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 04/08/2017 à 07h32