C’est une des attaque les plus meurtrières contre l’armée nigérienne. En effet, l’attaque menée dans un camp de réfugiés maliens à Tazalit, dans la région de Tahoua, à 300 km au nord-est de Niamey, aurait, selon un responsable des services de sécurité nigériens, par trente à quarante hommes "lourdement armés parlant le touareg, aurait fait 22 tués parmi les militaires.
Ils "sont allés directement vers le poste de sécurité du camp des réfugiés et ont mitraillé les militaires qui étaient en train de déjeuner", a expliqué une source sécuritaire à l’AFP. Les assaillants sont repartis deux heures plus tard en emportant des vivres, des vêtements, des armes et munitions et trois véhicules, dont un appartenant au Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies et une ambulance, selon ce responsable.
Le HCR a confirmé le bilan de 22 soldats tués et ajouté que cinq militaires avaient été blessés. Seuls trois des soldats affectés à la sécurité de ce camp de réfugiés ont réussi à fuir, a indiqué le HCR dans un communiqué. Des témoins cités par le HCR ont indiqué que les assaillants étaient restés dans cette zone pendant au moins deux heures avant de piller du matériel médical. Ils ont également incendié une ambulance du HCR et sont repartis à bord des véhicules volés avant l'arrivée des renforts nigériens sur place.
Le Niger a déjà été frappé par le passé par des attaques terroristes. Mi-septembre, deux civils avaient été tués et plusieurs autres blessés dans une attaque contre un camp onusien de réfugiés maliens de Tabareybarey, proche du Mali. En octobre 2014, un autre camp de réfugiés onusien abritant 6.000 Maliens à Mangaize, également proche du Mali, avait été attaqué par des hommes lourdement armés, qui avaient tué neuf membres des forces de sécurité, selon les autorités nigériennes.
Selon des chiffres du HCR, le Niger accueille actuellement 60.0000 réfugiés maliens. Il abrite aussi plus de 80.000 réfugiés nigérians - dont une grande partie a fui les violences du groupe islamiste nigérian Boko Haram - dans l'est du pays.
Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger constitue un îlot de stabilité relative dans une zone en proie aux troubles. Autour de ce pays, Mali, Libye et Nigeria sont tous confrontés à des groupes armés jihadistes.
Le Niger est également dans la ligne de mire des jihadistes nigérians de Boko Haram. L'attaque la plus meurtrière du groupe islamiste ces derniers mois s'est déroulée à Bosso, une ville au sud-est du Niger. En juin dernier, des islamistes ont attaqué un poste militaire et tué 26 soldats, et ont tenté de s'implanter dans cette ville frontalière stratégique dans la région du Sahel, avant d'être repoussées.
Depuis février 2015, Boko Haram mène des attaques autour de Diffa, région frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes. La région de Diffa abrite plus de 300 000 réfugiés et déplacés, alors que la population locale est déjà très pauvre, selon l'ONU qui demande à la communauté internationale d'accroître son soutien financier pour leur venir en aide