Mali: le toguna, identité culturelle du pays dogon

VidéoLa place du cinquantenaire à Bamako est aux couleurs de la 7e édition du festival Ogobagna depuis le mardi 25 janvier 2022. Un festival qui fait non seulement la promotion de plusieurs articles et produits; mais surtout de la culture dogon, dont le toguna, la case à palabres, est l’identité.

Le 29/01/2022 à 16h47, mis à jour le 29/01/2022 à 16h50

Le toguna, ou case à palabres, est une construction ouverte érigée en général au centre des villages dogons se trouvant le long de la falaise de Bandiagara. Elles sont d'une hauteur basse qui empêche de se tenir debout de façon à obliger les participants à s'asseoir. C'est le lieu où les sages du village débattent des problèmes de la communauté. Il peut également servir de cour de justice coutumière.

C'est aussi et surtout une zone centrale du village, ombragée, où les vieux du village passent les heures chaudes de la journée en parlant les uns avec les autres. Traditionnellement, le toguna repose sur huit piliers de bois, nombre qui rappelle celui des premiers ancêtres des hommes (quatre couples de jumeaux). Sur ces piliers sont parfois sculptés des personnages de la mythologie dogon.

Cela, pour permettre à la jeune génération de se rappeler de leurs ancêtres et de leur apprendre à protéger l’environnement. Le pays dogon, c’est aussi l'habillement des hommes et des femmes. Au pays dogon, la tenue vestimentaire se compose d'une tunique et d'un pantalon de cotonnade, dont la forme varie avec l'âge et l'usage. Chacune de ces formes possède un nom spécial. Dans la falaise et sur le plateau, la tenue habituelle est très simple, généralement blanche ou de couleur pain brûlé.

Les statuettes occupent, elles aussi, une place de choix dans la culture dogon. Différentes formes d’animaux sont sculptées dans le bois. Chaque statue a une signification. La force et la vie de la sculpture des Dogons traduisent celles de la mythologie et du rituel. Ces statuettes en bois sont l'œuvre des forgerons, qui en font aussi de plus abstraites, en fer, aux bras sans articulations comme l'étaient, selon le mythe, ceux des premiers êtres avant leur chute sur la terre.

Au Mali, les Dogons sont les héritiers d'une tradition artistique ethnique exceptionnelle. Chaque œuvre d'art témoignant à la fois de l'intimité des familles. Les œuvres ne sont pas destinées à être vues mais au contraire conservées dans la pénombre des maisons, telles qu'au sanctuaire- et de la représentation d'une cosmogonie unique qui structure la vie quotidienne comme le rythme et les rituels des cérémonies sociétales ou initiatiques.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 29/01/2022 à 16h47, mis à jour le 29/01/2022 à 16h50