Le fragile processus de paix en danger

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Le 26/05/2016 à 18h45

Le processus de paix au Mali est en panne. La Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme viennent de suspendre leur participation au Comité de suivi de l’accord (CSA). Au cœur du problème, la lancinante question d’installation des autorités intérimaires.

Un an après sa signature, l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, devant permettre le retour de la paix et de la stabilité au Mali, semble encore se négocier. Des points essentiels de la mise en œuvre font encore l’objet de débats, voire de négociations.Si quelques avancées ont été enregistrées ça et là, notamment la création de certains organes au plan institutionnel et sécuritaire, rien ne semble bouger concrètement.A l’origine du blocage, l’installation des autorités intérimaires. Une condition sine qua non, pour les groupes armés, à l’application de toute autre mesure. Problème, le gouvernement, principal acteur de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, accusé de trainer les pieds, évoque un souci de conformité avec la Constitution et se défend de l’adoption de loi autorisant l’installation des autorités intérimaires par l’Assemblée nationale et le passage de Ménaka et Taoudeni au statut de région.Pour manifester leur mécontentement et leur impatience, les mouvements armés signataires de l’accord, viennent de suspendre leur participation au Comité de suivi de l’accord (CSA).Pour eux, le gouvernement ne montre pas sa bonne foi, sa volonté politique d’aller de l’avant dans la mise en œuvre de l’accord. Pire, ils menacent d’étendre leur suspension aux autres organes si rien n’est fait. «La partie gouvernementale traîne à comprendre qu’il y a une urgence à aller vite dans la mise en œuvre de l’accord, à commencer par l’installation des autorités intérimaires…», a déclaré Me Arouna Toureh, porte-parole de la Plateforme, au cours d’une conférence de presse le 23 mai.Le problème inquiète l’Algérie, chef de file de la médiation internationale qui a convoqué les acteurs du processus de paix à Alger pour décamper la situation.Actuellement la CMA et la Plateforme sont en Algérie et le gouvernement serait attendu dans les prochains jours.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 26/05/2016 à 18h45