L’URD accuse le gouvernement de mensonge d’Etat sur Nampala

Soumaïla Cissé, président de l'URD et chef de file de l'opposition malienne.

Soumaïla Cissé, président de l'URD et chef de file de l'opposition malienne.. DR

Le 26/07/2016 à 13h57

Le principal parti de l’opposition malienne, l’Union pour la république et la démocratie (URD) accuse le président Ibrahim Boubacar Kéïta et son gouvernement de mensonge d’Etat sur l’attaque meurtrière du camp militaire de Nampala. L'attaque avait coûté la vie à 17 soldats.

Les responsables de l’URD étaient face à la presse hier lundi, après l’observation du deuil national décrété par le président de la république. Dans une déclaration, l’URD dénonce le flou entretenu par le gouvernement, via une communication désastreuse autour de la tragédie de Nampala.

D’abord rappelle l’URD, c’est IBK lors du Conseil de défense le même jour qui reconnait des dysfonctionnements au sein de l’appareil militaire sans autres précisions. Ensuite, ajoutent les responsables du parti de l’opposition, c’est au tour du ministre de la Défense, Tieman H. Coulibaly, qui déclare avec un sérieux déconcertant à la télévision nationale que ‘’nos forces sont revenues prendre le contrôle du camp et sécuriser la ville’’.

Ce message est relayé par le ministre porte-parole du gouvernement sur les médias étrangers. Un mensonge d’Etat, selon l’URD, puisque cette déclaration a été démentie par le maire de Nampala dans les médias.

«Nous savions que le mensonge d’Etat était le sport favori du régime IBK, mais de là à vouloir rassurer tout un peuple, après des faits aussi graves qu’intolérables, par des mensonges grotesques, cela constitue le pire des mépris qu’un régime peut avoir envers son peuple. Pourquoi mentir que Nampala a été sécurisée alors que rien n’en était ?», s’interroge l’URD.

Pour Soumaïla Cissé et ses camarades, les dérives du pouvoir ont atteint un seuil dangereux, mettant à nu l’incompétence patente et avérée du président IBK et son gouvernement. «Un président et un Premier ministre d’un pays en crise comme le nôtre peuvent-ils se permettre de garder dans une équipe gouvernementale, censée apporter la paix et la stabilité, des ministres déconnectés de tout sauf du mensonge ? Sous d’autres cieux, les deux ministres, à défaut de se démettre, devraient être purement et simplement remerciés du gouvernement», s’indignent les responsables de l’URD.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 26/07/2016 à 13h57