Mali: les 500 millions de FCFA qui embarassent le chef de file de l’opposition

Soumaïla Cissé, président de l'URD et chef de file de l'opposition malienne.

Soumaïla Cissé, président de l'URD et chef de file de l'opposition malienne.. DR

Le 31/08/2016 à 17h55, mis à jour le 01/09/2016 à 11h27

La loi portant statut de l’opposition politique votée par l’Assemblée nationale, en février 2015, offre au chef de file de l'opposition un budget de 500 millions FCFA/an. Toutefois, ce budget alloué par le gouvernement met Soumaïla Cissé dans une position un peu inconfortable.

La loi portant statut de l’opposition politique votée par l’Assemblée nationale, en février 2015 et promulguée par le président Ibrahima Boubakar Keita en mars de la même année, confère au chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, un statut particulier. Doté d’un cabinet, le patron de l’opposition a droit selon la loi, à 500 millions FCFA/an pour son budget de fonctionnement.

Seulement, pour le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la république et la démocratie (URD), deuxième force politique du pays, cet appui financier le met dans une position pas très confortable à cause des interprétations et des commentaires au sujet de ce budget de fonctionnement sujet à diverses interprétations.

Conformément à la loi portant statut de l’opposition, le porte-parole de l’opposition a droit à un cabinet avec des avantages y afférents. En plus des charges liées au fonctionnement de son cabinet, Soumaïla Cissé doit présenter un rapport sur ses activités en tant que chef de file de l’opposition.

Toutefois, cet appui de l’Etat au chef de file de l’opposition est cependant mal perçu par une partie des citoyens maliens qui l’interprètent diversement. Si pour les plus sceptiques, c’est une manière pour le pouvoir de soudoyer le principal opposant; pour d’autres, c’est la preuve de la maturité de la démocratie malienne.

Entre les deux positions, il y a aussi de nombreux Maliens qui pensent que ce statut avec tous ses avantages ne fait qu’augmenter les dépenses de l’Etat alors que ce budget pourrait être affecté à des dépenses prioritaires.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 31/08/2016 à 17h55, mis à jour le 01/09/2016 à 11h27