Mali: la gestion de la crise de Kidal agace les Américains

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Le 28/09/2016 à 10h52, mis à jour le 28/09/2016 à 12h49

Le retard dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali irrite les Américains. Ils pointent du doigt le mouvement d’autodéfense Gatia, groupe armé pro-gouvernemental du général El Hadj Gamou, accusé de ne pas contribuer à ramener la paix au Mali.

Le blocage de la mise en œuvre de l’accord né de la crise intercommunautaire sur la gestion de la ville de Kidal agace les Américains. L’ambassadeur des Etats-unis au Mali, Paul Folmsbee, s’exprimant hier lors d’une conférence de presse, sur la situation sécuritaire, a qualifié le Gatia, mouvement d’autodéfense proche du gouvernement et dirigé par le Général malien, El Hadj Gamou, de milice armée qui ne contribue pas à ramener la paix au Mali.

Le diplomate américain rappelle qu’au cours de la réunion ministérielle qui s’est penchée sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation lors de la 71e Assemblée générale des Nations unies, les Etats-Unis ont indiqué que le Mali doit assumer une plus grande responsabilité pour la mise en œuvre du processus de paix.

«Le gouvernement malien doit aller au de-là de l’adoption de lois et de mise en place de commissions, et se concentrer sur l’extension de son autorité sur l’ensemble du Mali. Le gouvernement malien doit également mettre fin à tous liens à la fois publics et privés avec le Gatia, un groupe de milice armée qui ne contribue pas à ramener la paix dans le nord du Mali. Tous les groupes armés du Mali doivent être en conformité avec leurs obligations sous l’accord. Le comportement belliciste continu des groupes armés rapproche encore plus le nord du Mali du combat ouvert, menaçant la vie de civils innocents. Un tel comportement doit cesser si nous voulons avoir la paix», tempête l’ambassadeur américain au Mali.

Une sortie diplomatique musclée sans langue de bois qui en dit long sur l’agacement du pays de Barack Obama concernant la gestion de la crise malienne. A Bamako, cette déclaration et surtout cette prise de position de Paul Folmsbee étonne et suscite des inquiétudes au sein de l’opinion publique malienne.

A rappeler que la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger est plombée par la crise intercommunautaire entre Ifoghas et imghads sur la gestion de la ville de Kidal. Depuis juillet dernier, des affrontements ont eu lieu entre les combattants de la CMA et ceux du Gatia.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 28/09/2016 à 10h52, mis à jour le 28/09/2016 à 12h49