Mali: risque d’embourbement du processus de paix après des signaux au vert

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Le 17/10/2016 à 17h30

Le gouvernement a adopté les projets de décret portant nomination des membres de l’Autorité intérimaire des régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal, et du Collège transitoire des régions de Taoudéni et Ménaka. Toutefois, cette avancée majeure n’est pas du goût de certains groupes des ex-rebelles.

Les autorités maliennes ont donné un signal fort dans sa volonté à faire le processus de paix. L’installation des autorités intérimaires, brandit comme préalable par les groupes armés, à tout autres actions dans la mise en œuvre de l’accord a franchi, un nouveau, après l’adoption de la loi. Lors d’un conseil des ministres extraordinaire tenu le 14 octobre, le gouvernement a manifesté sa bonne foi en procédant à l’adoption des projets de décret portant nomination des membres de l’Autorité intérimaire des régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal et du Collège transitoire des régions de Taoudéni et de Ménaka. Des projets de décret portant nomination de conseillers spéciaux auprès du représentant de l’Etat dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni et Ménaka ont également été adoptés.

Mieux, le gouvernement et les parties signataires de l’accord on approuvé le chronogramme proposé pour le démarrage des patrouilles mixtes, prévues pour décembre prochain, le cantonnement des ex-combattants et le processus DDR -Désarmement, démobilisation et réintégration- prévus dans le premier trimestre de 2017.

Cependant, les seigneurs de guerre retranchés dans la ville de Kidal n’apprécient pas tous cette décision du gouvernement du président Kéïta. Certains groupes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), notamment le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), créé en début septembre dernier, la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA), créée en mars 2014, et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR2) s’indignent de n’avoir pas été associés ou consultés. «Le décret adopté en conseil des ministres n’engage pas la majorité écrasante de la Cma. Les autorités intérimaires ont pour mission d’organiser le processus de DDR, d’organiser les commissions d’intégration et les patrouilles mixtes. Tant que ce décret n’est pas revu, la CMA ne fera ni DDR, ni patrouilles mixtes, ni cantonnement», ont prévenu les responsables de ces mouvements lors d’une conférence de presse. Ils accusant le gouvernement d’avoir validé les listes proposées par le Mnla et le Hcua, autres groupes au sein de la Cma.

A ce rythme, on s’achemine vers un nouveau blocage dans la mise en œuvre de l’accord, après des signaux forts vers la relance du processus.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 17/10/2016 à 17h30