Mali: plus de 52% des Maliens insatisfaits de leur président

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Le 27/03/2017 à 10h50, mis à jour le 27/03/2017 à 12h36

Selon le sondage de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, les Maliens ne sont pas en phase avec leur président. Plus de la moitié d'entre eux se disent insatisfaits de sa politique. Et plus on avance vers le Nord, plus les populations désavouent le chef de l'Exécutif.

Le bilan de son mi-mandat montrait déjà une déception croissante des Maliens après l’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir d’Ibrahima Boubacar Keita. Non seulement ils n’ont pas vu leur quotidien évoluer, mais ils sont de plus en plus confrontés à l'insécurité.

Ainsi, le 8e sondage de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, axé sur la problématique de la mise en œuvre de l’Accord de paix, notamment dans ses aspects politico-institutionnels et sécuritaires, et qui a également pris en compte diverses autres questions (gouvernance des institutions, justice et développement), vient-il confirmer certaines réalités.

Concernant les actions du président Ibrahima Boubacar Keita, le sondage a révélé que 52% des Maliens avouent être insatisfaits (dont 28% plutôt insatisfaits et 24% très insatisfaits) contre seulement 46% se disant satisfaits. Cette moyenne cache des divergences énormes selon les régions. Ainsi, à Sikasso (au sud-est, non loin de la frontière burkinabè), les insatisfaits sont 49%, contre 60% à Ségou (centre) et 73% à Ménaka (extrême nord). En fait, plus on va vers le nord du pays, plus l'insécurité est frappante. Il n'est donc pas étonnant de comptabiliser autant d'insatisfaits à Ménaka.

Sur le sujet de l'instruction, on recense le plus grand nombre d’insatisfaits chez les diplômés du secondaire et du supérieur avec un pourcentage de 57%.

Le sondage révèle par ailleurs quelles sont les questions prioritaires pour les Maliens à savoir, la lutte contre le chômage (56,3%), la cherté de la vie (40,4%), l’insécurité alimentaire (23,1%), accès à la santé (19,8%), l’insécurité (19,8%), etc.

Le sondage montre aussi qu'aux yeux des Maliens l’impunité est fréquente (76%) et la corruption très élevée (63,2%). Et en matière de corruption, les domaines les plus concernés sont la justice (41%), la police (38,3%), la douane (27,6%), les communes (26,7%), la santé (18%), etc.

En gros, ce sondage corrobore la frustration des Maliens face au processus de paix, à la gouvernance et surtout à l’insécurité grandissante.

Par Kofi Gabriel
Le 27/03/2017 à 10h50, mis à jour le 27/03/2017 à 12h36