Le président malien envisage une réforme constitutionnelle devant mettre en place un Sénat dont un tiers des membres serait nommé par le chef de l'Etat. Même si cette disposition n'est pas la seule qu'il veuille introduire, c'est la plus controversée de toutes. Elle fait que ses détracteurs le qualifient de "Mansa" des temps modernes, du titre que portait les empereurs du Mali.
Selon l'article 118 de la Constitution malienne, "le projet ou la proposition de révision doit être voté par l’Assemblée nationale à la majorité des deux tiers de ses membres. La révision n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum", rappelle Me Hamidou Diabaté, avocat à la cour.
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"Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’elle porte atteinte à l’intégrité du territoire". De même, "la forme républicaine et la laïcité de l’Etat ainsi que le multipartisme ne peuvent faire l’objet de révisions".
Au-delà de ces dispositions constitutionnelles, il y a une vaste mobilisation qui montre "qu'en ce moment, le peuple malien ne veut pas de cette réforme. Les dirigeants doivent être à l’écoute du peuple", martèle l'avocat.
Pour lui, "quand le peuple n’en veut pas, on doit arrêter le processus. On doit l'appeler à la réflexion, à la concertation, à la recherche de solutions pour pouvoir avancer dans la cohésion". C’est ça dont le Mali a besoin; mais, ce n’est pas de faire passer la Constitution aux forceps. "Il serait bon que l’Etat se ressaisisse, que le Président se ressaisisse, qu’il sache que sa démarche n’est pas heureuse".