Mali. Après le massacre de 130 peuls, des têtes tombent dans l'armée

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Le 25/03/2019 à 12h14, mis à jour le 25/03/2019 à 12h17

Alors que l'opinion internationale continue de se poser des questions, tout le Mali est en état de choc, après le massacre de 134 peuls dans un village du centre du pays. Le gouvernement tente de sauver les apparences et renouvelle l'état-major de l'armée.

Alors que les critiques fusent de partout et que toute la sous-région ouest-africaine est consternée, le gouvernement malien réagit et c'est toute l'armée qui en prend pour son grade, mais aussi la milice des chasseurs Dogons, accusée d'être à l'origine du massacre. 

Dimanche 24 mars, un conseil extraordinaire des ministres, réuni par le président malien Ibrahim Boubacar Keita a abouti au limogeage des principaux responsables de l’armée et à la dissolution de la milice d'auto-défense Dan Na Ambassagou. 

Le chef d’état-major général des armées, M’Bemba Moussa Keita, a été démis de ses fonctions et remplacé par le général Abdoulaye Coulibaly. Les chefs d’état-major de l’armée de terre et de l’air ont eux aussi été limogés.

Quant à l’association Dan Nan Ambassagou, c'est vers elle que tous les regards se sont tournés samedi dès la révélation du massacre. 

Ce groupe armé de chasseurs Dogons avait été créé en décembre 2016 pour protéger la région des attaques djihadistes liées à Amadou Kouffa, un prédicateur djihadistes d'origine peule. 

Plusieurs associations des droits de l’homme et d’autres associations intercommunautaires les avaient déjà accusés d’exactions envers des populations peules en 2018.

Certains estiment qu'il ne faut pas systématiquement désigner ces chasseurs comme ayant perpétré ce massacre, alors que des armes automatiques ont été utilisées et que la méthode retenue par les assaillants semble être celle d'une organisation similaire au groupes djihadistes. 

A ces sanctions dans l’armée s’ajoutent celles déjà prononcées suite à l’attaque du camp de l’armée à Dioura, le 17 mars dernier, qui avait fait plus de 20 morts.

L’enquête suit actuellement son cours et une délégation gouvernementale s’est rendue sur place.

Le dernier bilan en date fait état d’au moins 134 morts et de 55 blessés. Le chef de l’ONU, António Guterres, s’est dit «choqué et outré» par cette attaque.

Dans le cadre de son mandat de protection des civils, la mission onusienne MINUSMA a déployé une force de réaction rapide sur les lieux et a fourni un appui aérien pour prévenir d’autres attaques et évacuer les blessés.

Par Mehdi Heurteloup
Le 25/03/2019 à 12h14, mis à jour le 25/03/2019 à 12h17