La junte au pouvoir depuis une semaine au Mali a libéré jeudi l'ancien président, surnommé IBK. "Si nous pouvons considérer que la question de la libération d'IBK est résolue, il n'en est pas de même pour celle du retour à l'ordre constitutionnel qui suppose que tous les militaires regagnent les casernes", a affirmé à Niamey le président nigérien Mahamadou Issoufou, également président en exercice de la Cédéao lors de son discours d'ouverture du sommet en visioconférence.
"La junte se propose de garder le pouvoir pour trois ans afin dit-elle de restaurer les institutions étatiques sur une base garantissant leur stabilité", a poursuivi Issoufou.
"Autrement dit, elle refuse de regagner les casernes alors que le pays est en guerre (contre les groupes jihadistes, ndlr), ce qui exige, plus que jamais, que l'armée se concentre sur sa mission traditionnelle, surtout que l'ennemi fourbit ses armes et cherche à exploiter le vide institutionnel", a estimé le président nigérien.
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La Cédéao a sanctionné la junte et le Mali en imposant la fermeture des frontières de ses Etats membres avec le Mali et l'arrêt des flux financiers et commerciaux. Elle devait réexaminer ces sanctions vendredi.
"Pour un pays, le putschisme est une grave maladie. Pour en guérir, une seule ordonnance: les sanctions. Elle est certes amère, mais n'en est-il pas ainsi en médecine, pour beaucoup de maladies? C'est ce que notre organisation commune a compris lors de sa visioconférence du 20 août 2020, en condamnant fermement le coup d'Etat", a rappelé le président Issoufou.
Les colonels ont promis de restituer le pouvoir aux civils dans un délai non précisé. La Cédéao s'était dit prête à accepter une transition de quelques mois, un an au maximum, pourvu qu'elle ne soit pas dirigée par un militaire en exercice, mais pas deux ou trois ans comme le proposaient d'abord les militaires.