"Cinq individus lourdement armés se sont introduits de force et sans ordre de la loi au domicile de l'ancien Premier ministre Boubou Cissé en exerçant des violences sur le personnel présent", alors qu'il était absent, a déclaré dans un communiqué l'avocat français Marcel Ceccaldi.
"La force illégitime employée par certain service de l'Etat ou les agissements de groupements criminels privés au service d'intérêts inavoués et inavouables ne sont pas tolérables dans un État de droit", a ajouté l'avocat, qui a par le passé défendu plusieurs personnalités africaines, dont l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son épouse, Simone Gbagbo.
Il a indiqué que les avocats maliens de l'ex-Premier ministre allaient porter plainte pour "violation de domicile, violences avec armes et séquestration".
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Boubou Cissé est le dernier Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août par des colonels.
Arrêté lors du putsch, il s'est fait discret depuis sa libération en octobre, alors que des institutions de transition, largement dominées par les militaires, ont été mises en place et sont censées ramener les civils au pouvoir en 18 mois.
Dans un communiqué, Cissé s'était plaint mercredi que son nom soit "associé à travers les réseaux sociaux à un projet de déstabilisation de la transition", affirmant n'être "ni directement, ni indirectement" impliqué dans un tel projet.
Depuis lundi, au moins sept personnalités ont été interpellées par la sécurité d'Etat, dont un demi-frère de Cissé, Aguibou Tall, un animateur radio vedette, Mohamed Youssouf Bathily, dit "Ras Bath", ou encore le secrétaire-général de la présidence, Sékou Traoré.
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Elles ont été interpellées pour les "besoins d'une enquête" dont les objectifs n'ont pas été officiellement précisés.
Jeudi après-midi, au moins deux d'entre elles avaient été libérées. Le demi-frère de Cissé était pour sa part encore entendu à la Direction générale des services de l'Etat (DGSE), selon un enquêteur.
Le directeur du PMU malien, Vital Robert Diop, a été transféré mercredi soir à la gendarmerie, selon une source sécuritaire et des proches.
Le pouvoir a restauré la semaine dernière l'état d'urgence au Mali, une décision jugée inquiétante par les défenseurs des droits de l'Homme.