Mali: Macron sur le point d'annoncer une amorce de réduction de la force française Barkhane

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Le 10/06/2021 à 14h08, mis à jour le 10/06/2021 à 14h08

La présidence française s'apprête à dévoiler jeudi après-midi une amorce de réduction de l'opération militaire antijihadiste Barkhane au Sahel, notamment au Mali, frappé par un récent coup d'Etat, a appris l'AFP de trois sources proches du dossier.

Ces annonces, dont le détail n'est pour l'heure pas connu, s'inscrivent dans la volonté politique déjà esquissée par Emmanuel Macron de réduire à moyen terme la présence militaire française dans la zone.

Le chef de l'Etat doit tenir une conférence de presse sur les sujets internationaux à 14H30 GMT.

Interrogé par l'AFP, l'état-major des armées s'est refusé à tout commentaire.

L'opération Barkhane et la situation au Sahel étaient au menu d'une réunion du conseil de Défense mercredi, selon plusieurs sources consultées par l'AFP, ayant toutes requis l'anonymat.

Paris déploie quelque 5.100 soldats contre les jihadistes affiliés au groupe Etat islamique et à Al-Qaïda, un soutien de taille aux armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.

Mi-février, lors d'un sommet à N'Djamena avec les partenaires du G5 Sahel (Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), le président français avait annoncé que Paris ne comptait pas réduire "dans l'immédiat" les effectifs de Barkhane.

Il avait toutefois esquissé une stratégie de sortie, à la faveur de renforts européens prêts à les rejoindre, alors que la France combat massivement les jihadistes au Sahel depuis début 2013.

La situation s'est compliquée ces dernières semaines, d'une part avec la mort brutale du président Idriss Déby au Tchad, et surtout le deuxième coup d'Etat en huit mois au Mali, pays central de l'opération Barkhane.

Les soubresauts politiques au Mali interrogent la présence française notamment car une partie des dirigeants maliens souhaitent entamer un processus de négociation avec certains groupes jihadistes.

La France a déjà annoncé le gel de ses opérations conjointes avec l'armée malienne pour condamner le coup d'Etat, et soutient les pressions internationales exercées par la Cédéao et l'Union africaine pour pousser les autorités maliennes à organiser une transition vers un pouvoir civil et des élections en 2022.

L'opération Barkhane dispose de plusieurs bases au Mali dont certaines pourraient être fermées à moyen terme.

La mission des Etats ouest-africains dépêchée au Mali après le deuxième coup d'Etat militaire s'est dite "rassurée" par les engagements pris par le nouveau président, le colonel Assimi Goïta, quant à un retour des civils au pouvoir début 2022.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 10/06/2021 à 14h08, mis à jour le 10/06/2021 à 14h08