Mali: une coalition de partis refuse de participer aux consultations du pouvoir

Le colonel Assimi Goïta (au centre), président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).

Le colonel Assimi Goïta (au centre), président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).. DR

Le 19/11/2021 à 19h24, mis à jour le 19/11/2021 à 19h24

Une dizaine d'organisations politiques maliennes ont signifié vendredi au président de transition, le colonel Assimi Goïta, leur refus de participer à des consultations nationales dont le gouvernement fait un évènement déterminant avant la tenue d'élections et un retour des civils au pouvoir.

Le "Cadre d'échange", coalition de partis, avait déjà annoncé son refus de prendre part aux "Assises nationales de la refondation" programmées par le pouvoir d'ici à la fin de l'année. Il a exprimé ce refus en personne vendredi au colonel Goïta, au pouvoir depuis le putsch du 18 août 2020.

"Nous avons rencontré ce matin à Koulouba (le palais présidentiel) le président de transition. Nous lui avons expliqué notre vision, mais la pomme de discorde se situe au niveau des Assises nationales de la refondation", a dit à l'AFP Sékou Niamé Bathily, chargé de communication du Cadre d'échange.

"On veut que le délai de la transition ne soit pas lié aux Assises. On veut les dissocier pour aller à l’organisation rapide des élections", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre installé par la junte, Choguel Kokalla Maïga, insiste sur la tenue de ces Assises en vue de décider du contenu politique de la transition en cours. Il fait primer ces Assises sur la tenue d'élections et les autorités maliennes ont récemment notifié à la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) qu'elles seraient dans l'incapacité d'organiser des élections présidentielle et législatives en février 2022, comme la junte s'y était préalablement engagée.

Le gouvernement malien invoque l'insécurité persistante dans ce pays pauvre et enclavé, livré depuis 2012 aux agissements de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, et aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits. Les forces régulières sont elles-mêmes accusées d'exactions.

Les deux tiers du pays échappent au contrôle des autorités.

Maïga dit préférer veiller à créer grâce aux Assises les conditions pour que les élections ne soient pas contestées.

La junte a annoncé le 23 octobre que ces Assises se tiendraient du 21 au 26 décembre. Elles doivent être précédées de phases communales qui débuteront le 12 décembre.

Le Cadre d'échange réunit plusieurs partis et regroupements de partis, dont le Rassemblement pour le Mali de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août 2020, et le Yelema de l'ancien Premier ministre Moussa Mara.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 19/11/2021 à 19h24, mis à jour le 19/11/2021 à 19h24