Interdiction de RFI et France 24: la France a donné au Mali le bâton pour se faire battre, estiment les journalistes

VidéoC'est avec une petite inquiétude, pour certains, et un sourire au coin des lèvres, pour d'autres, que les journalistes maliens accueillent la mesure d'interdiction de RFI et France 24, deux médias considérés de plus en plus en Afrique comme des vecteurs de la propagande française.

Le 18/03/2022 à 10h23, mis à jour le 18/03/2022 à 10h24

Pour les journalistes maliens, cette interdiction des deux médias français d'émettre au Mali est riche d'enseignements. En effet, une semaine auparavant, n'est-ce pas la France et l'Union européenne, elles-mêmes qui banissaient les médias russes Sputnik et Russia Today, accusés d'être des supports de la propagande pro-russe. Pourtant, dans les faits, RFI et France 24 font tout pour défendre les intérêts de la France qui les finance grâce à l'argent du contribuable. 

Or, les relations entre Bamako et Paris traversent une période plus que délicate, notamment avec les échanges aigres-doux entre Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères et Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre malien, mais également la décision des autorités maliennes de ne donner aucun délai aux troupes françaises pour quitter le pays. 

Les chaînes françaises RFI et France 24, mais également l'Agence française de presse, ne ménagent pas leurs efforts pour ternir l'image des dirigeants maliens. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est l'accusation d'exactions par les Forces armées maliennes (Fama) vis-à-vis des populations dans le centre du pays. Des accusations qui peuvent facilement mettre le feu aux poudres en attisant des haines éthniques qui peuvent mener vers un génocide similaire à celui du Rwanda. 

C'est pour toutes ces raisons que, même si les journalistes maliens ne cachent pas leurs inquiètudes, ils affirment comprendPour les journalistes maliens, cette interdiction des deux médias français d'émettre au Mali est riche d'enseignements. En effet, une semaine auparavant, n'est-ce pas la France et l'Union européenne, elles-mêmes qui bannissaient les médias russes Spoutnik et Russia Today, accusés d'être des supports de la propagande pro-russe. Pourtant, dans les faits, RFI et France 24 font tout pour défendre les intérêts de la France qui les finance grâce à l'argent du contribuable. 

Or, les relations entre Bamako et Paris traversent une période plus que délicate, notamment avec les échanges aigres-doux entre Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères et Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre malien, mais également la décision des autorités maliennes de ne donner aucun délai aux troupes françaises pour quitter le pays. 

Les chaînes françaises RFI et France 24, mais également l'Agence française de presse, ne ménagent pas leurs efforts pour ternir l'image des dirigeants maliens. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est l'accusation d'exactions par les Forces armées maliennes (Fama) vis-à-vis des populations dans le centre du pays. Des accusations qui peuvent facilement mettre le feu aux poudres en attisant des haines ethniques qui peuvent mener vers un génocide similaire à celui du Rwanda. 

C'est pour toutes ces raisons que, même si les journalistes maliens ne cachent pas leurs inquiétudes, ils affirment comprendre la décision des autorités maliennes qui doivent préserver "les intérêts supérieurs de la nation".

Par ailleurs, c'est l'occasion pour les professionnels de la presse de rappeler aux autorités maliennes que si la presse étrangère est influente dans le pays au point de constituer un risque de déstabilisation, c'est parce que les dirigeants leur ont toujours accordé la primeur de l'information. 

re la décision des autorités maliennes qui doivent préserver "les intérêts supérieurs de la nation".

Par ailleurs, c'est l'occasion pour les professionnels de la presse de rappeler aux autorités maliennes que si la presse étrangère est influente dans le pays au point de constituer un risque de déstabilsation, c'est parce que les dirigeants leur ont toujours accordé la primeur de l'information. 

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 18/03/2022 à 10h23, mis à jour le 18/03/2022 à 10h24