Un forum des leaders religieux contre le radicalisme à Bamako

Cherif Ousmane Madani Haïdara, président du groupement  des leaders spirituels musulmans du Mali.

Cherif Ousmane Madani Haïdara, président du groupement des leaders spirituels musulmans du Mali.. DR

Le 21/03/2016 à 18h42

Le groupement des leaders spirituels musulmans a organisé du 19 au 20 mars, à Bamako, une grande rencontre pour prêcher la paix et la concorde et surtout blâmer l'extrémisme religieux. Un programme national de lutte contre le radicalisme religieux verra bientôt le jour.

Le Mali, comme la plupart des pays du sahel, est en proie au radicalisme religieux que développent certains courants de la religion musulmane. La crise de 2012 au Mali, avec l’installation des djihadistes d’Ançardine, du Mujao et Aqmi, a contribué à faire prospérer des foyers djihadistes comme le mouvement pour la libération du Macina, auteur de l’attaque d’un hôtel de Sévaré et de nombreux actes meurtriers contre l’armée malienne.Le groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, dirigé par le guide spirituel de Ançardine International, Chérif Ousmane Madani Haïdara, veut se dresser comme un rampart contre ce radicalisme qu’il qualifie de contraire à l’Islam.C’est dans ce cadre que ce forum a été initié sous le thème : «Rôle des leaders spirituels musulmans dans la consolidation de la paix, la réconciliation et le développement».Très écouté, Chérif Ousmane Madani Haïdara et ses compagnons ont, au cours de cette rencontre de deux jours qui a regroupé plus 400 guides spirituels, appelé à l’union sacrée des musulmans et de toutes les confessions religieuses pour contrer la violence. «Seules l’union et l’entente entre les religieux permettront à l’Islam de faire face à l’obscurantisme et à la radicalisation religieuse», a déclaré Chérif Ousmane Madani Haïdara.Cette rencontre a permis d'élaborer plusieurs recommandations. Il s’agit, entre autres, de l’organisation d’un forum international et des forums dans toutes les régions du Mali contre le radicalisme religieux, la mise en place d’un réseau sous régional de leaders spirituels, la création d’une structure de zakat et la dévolution d’héritage, l'élaboration et la mise en oeuvre d'un Programme national de lutte contre le radicalisme religieux (PNCR), la création d’une université arabo-islamique au Mali basée sur la spiritualité et d’un institut de formation des Imans et des prédicateurs pour un Islam tolérant et pacifique, et, enfin, la mise en place d’un mécanisme de régulation et de suivi des prêches et discours religieux.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 21/03/2016 à 18h42