Face à l’insécurité et aux menaces terroristes, le conseil des ministres hebdomadaire tenu mercredi sous la présidence du Premier ministre Modibo Keïta "a adopté un projet de loi autorisant la prorogation de l'état d'urgence" qui avait été réinstauré par décret le 4 avril pour dix jours et qui "arrive à expiration le 14 avril à minuit", indique le compte rendu de cette réunion diffusé par le gouvernement."Conformément aux dispositions (...) de la Constitution, sa prorogation au-delà de dix jours doit être autorisée par la loi. Le projet de loi adopté s'inscrit dans ce cadre. Il proroge l'état d'urgence déclaré jusqu'au 15 juillet 2016 à minuit", affirme-t-il."Son adoption permettra de poursuivre la lutte contre le terrorisme et les autres menaces à la sécurité des personnes et de leurs biens sur l'ensemble du territoire national", ajoute-t-il.Cette mesure d'exception donne notamment plus de possibilités d'intervention aux forces de sécurité et restreint les rassemblements.
L'état d'urgence avait été proclamé au Mali une première fois pour dix jours au soir de l'attaque par des islamistes de l'hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre (20 morts, outre deux assaillants tués), et de nouveau le 21 décembre pour dix jours. Le 31 décembre, il avait été prorogé pour trois mois, jusqu'au 31 mars, puis réinstauré le 4 avril pour dix jours.Le Mali est régulièrement confronté à des attaques contre ses forces de sécurité mais aussi contre les forces étrangères - de la France et sous mandat de l'ONU - depuis le déclenchement, en janvier 2013, d'une intervention militaire contre des groupes jihadistes, qui se poursuit actuellement.Ces groupes armés liés à Al-Qaïda ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013, à la faveur de la déroute de l'armée face à une rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Ils ont été dispersés et en grande partie chassés par l'intervention militaire internationale.Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix entre le camp gouvernemental et l'ex-rébellion, censé isoler définitivement les jihadistes.