Le rapport final de l’enquête sur le crash du vol AH5017 rendu public

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Le 23/04/2016 à 18h28

Les autorités maliennes ont rendu public, ce vendredi 22 avril 2016, le rapport final d’enquête sur le crash de l'avion de Swiftair affrété par Air Algérie, crash survenu le 24 juillet 2014. Le crash au Mali avait fait 116 victimes de 17 nationalités.

Ce jeudi 24 juillet 2014, le MD-83 immatriculé EC-LTV avait décollé de l’aéroport de Ouagadougou (Burkina Faso) vers 1h15 UTC à destination d’Alger. Après plusieurs altérations de cap pour éviter une zone orageuse avant d’atteindre le niveau de croisière FL310, l’avion avait brusquement chuté dans la zone de Gossi au nord du Mali. L’impact avec le sol a été très violent, provoquant la mort instantanée de 116 personnes de 17 nationalités dont 6 membres de l’équipage. L’avion affrété par Air Algérie était exploité par la compagnie aérienne espagnole Swiftair.Conformément aux dispositions internationales, une enquête de sécurité a été ouverte par la République du Mali, à laquelle ont été associés des représentants accrédités des Etats-Unis, de l’Espagne, de l’Algérie, du Burkina Faso, de la France. En outre le Mali a sollicité et obtenu de la France l’assistance technique du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA) pour la coordination des travaux d’enquête.Selon le rapport, les travaux d’enquête avaient permis dans un premier temps d’établir des faits et sur cette base de préciser les circonstances de cette tragédie, consignées dans un premier rapport publié le 20 septembre 2014 à Bamako.«Malgré les difficultés rencontrées, notamment les données inexploitables d’un des deux enregistreurs de vol (le CVR-Cockpit Voice Recorder) qui ont limité l’analyse du comportement de l’équipe en vol, une première analyse a montré que les capteurs de pression des moteurs avaient été obstrués, vraisemblablement par des cristaux de glace et que les systèmes d’antigivrage n’avaient pas été activés par l’équipage. De ce fait, l’obstruction des capteurs a perturbé le fonctionnement des moteurs, limitant la poussée à un niveau insuffisant pour que l’avion puisse poursuivre son vol à son niveau de croisière. Le pilote automatique a progressivement compensé la diminution de vitesse due à la perte de puissance des moteurs en augmentant l’incidence pour maintenir le niveau de croisière. L’incident a progressivement augmenté au point d’atteindre sa valeur de décrochage», a commenté le ministre de l’Equipement, des transports et du désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré.Retenons qu’au moment de la publication du rapport à Bamako, les familles des victimes qui ont pu se rendre en France, et ont reçues au Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, afin de se faire présenter les conclusions de l’enquête de sécurité.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 23/04/2016 à 18h28