IBK face à une grogne sociale qui monte

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Le 11/05/2016 à 14h20, mis à jour le 11/05/2016 à 16h32

Les maliens manifestent leur ras-le-bol à l'égard du régime en place. Outre les syndicats et l'opposition politique, les citoyens de plusieurs localités, touchés par une conjoncture socio-économique difficile, crient leur mécontentement.

Déjà éprouvé par la gestion de la crise politico-sécuritaire qui secoue le pays, le régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta ne dort plus que d’un œil. Il fait face à une grogne sociale. Dans l’agenda, deux grandes marches prévues respectivement les 12 et le 21 mai courant.A cela, s’ajoute une situation explosive à Yélimané, dans la région de Kayes où on note une vive tension entre les populations et l’administration.A Bamako tout comme à l’intérieur du pays, notamment dans la région de Kayes, et dans certaines ambassades du pays à l’étranger, le ton monte.Le signal avait été donné lors de la célébration du 1er mai. Les deux principales centrales syndicales -Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM)- reprochent au gouvernement sa lenteur dans la satisfaction de leurs revendications et menacent d’aller en grève si celles-ci ne sont pas satisfaites.C’est dans ce cadre que la CSTM prévoit de battre le pavé dans les rues de Bamako le 12 mai prochain. La centrale, dirigée par Hamadoun Amion Guindo et ses alliés sont déterminés à se faire entendre.Du côté de l’opposition, celle-ci revient à la charge après avoir reporté dernièrement sa marche du fait de l’absence du président IBK du Mali pour des raisons de maladie. Elle projette d’occuper les rues de la capitale pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime en place.Comme si cela ne suffisait pas, à Yélimané, dans la région de Kayes, la situation est au bord du soulèvement populaire à cause de certaines taxes jugées injustes par les citoyens. C’est en 1987 qu’a été instaurée cette taxe ‘’volontaire’’ pour permettre à la localité de se doter d’un certain nombre d’infrastructures telles que le siège de la gendarmerie, le siège de l’UDPM, etc. Les populations du cercle de Yélimané, ne voyant aucun inconvénient avaient accepté de s’acquitter de cette taxe supplémentaire fixé à 1000 FCFA, dont l’échéance était fixée à trois ans. Depuis cette date, les familles continuent, selon elles, à payer cette taxe. Autre taxe de la discorde, celle de la taxe de voirie fixée à 2000 FCFA instaurée depuis 2000 par les élus locaux du cercle.Les populations à travers l’Association «Yélimané Dagakaané», souhaitent arrêter purement et simplement le paiement de ces taxes jugées injustes. La situation s’est empirée suite à l’arrestation des membres de cette Association dont son porte-parole, Bakary Diambou que les autorités accusent d’incitation à la révolte.En solidarité avec les populations de Yélimané, les ressortissants de la région vivant à l’étranger notamment en France et New York organisent aussi des sit-in pour non seulement exiger la libération de leurs camarades arrêtés, mais la suppression des taxes ‘’injustes’’. C’est dire que le régime du Président IBK est dans une passe difficile.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 11/05/2016 à 14h20, mis à jour le 11/05/2016 à 16h32