Signe d’un malaise social persistant, les grèves se multiplient au Mali. Dernière en date, celle des professionnels du secteur du bois et du charbon.Tout est parti d’une lettre que la direction nationale des eaux et forêt a adressé à la fédération des exploitants forestiers, le 8 mars dernier, leur interdisant la coupe du bois dans les massifs non aménagés. Une mesure inacceptable, selon les responsables de la fédération qui dénonce d’autres entraves à l’exercice de leur fonction comme l’acharnement des postes de contrôle, notamment.Pour se faire entendre, la fédération a ordonné en début de semaine, la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, de tous les points de vente de charbon et de bois.Aujourd’hui, le charbon et le bois sont de plus en plus rares, et faire la cuisine relève d’un parcours du combattant pour les milliers de ménages démunis de la capitale. «Au départ, je prenais cette question de grève à la légère, mais je crois qu’il faut vite trouver une solution. Sinon, dans les jours à venir, on ne pourra plus faire la cuisine», s’inquiète une ménagère.«Nous craignons pour la poursuite de nos activités si la grève ne s’arrête pas», affirme le responsable d’une boulangerie.Cette grève qui prive des centaines de milliers de foyers de charbon est un tour de vis dans la vie déjà chère des Maliens.La place du secteur est primordiale dans la vie quotidienne des Maliens, précisément ceux des centres urbains. Chaque jour, des camions remplis de centaines de tonnes de bois et de charbon convergent vers la capitale pour la satisfaction des centaines de milliers de ménages et autres boulangeries.On estime qu’au Mali, 85% des produits issus de l’exploitation forestière sont destinés à la satisfaction des besoins en énergie domestique des ménages et de quelques industries (boulangeries, briqueterie etc.).Selon la Direction nationale des ressources forestières, fauniques et halieutiques, ce sont plus de 100.000 ha de forêt qui disparaissent par an au Mali.
Le 19/05/2016 à 15h53