Mopti, la victime oubliée de la crise en proie à l’insurrection

Mosquée de djenné à Mopti.

Mosquée de djenné à Mopti. . DR

Le 08/07/2016 à 14h53

C’est comme si l’instabilité du Mali se transportait du nord au centre du pays, notamment à Mopti, porte d’entrée du désert. Le danger que craignent tous les acteurs présents au Mali est la multiplication des actes de banditismes et la création de milices d’autodéfense en l’absence de l'Etat.

La région de Mopti est l’une des régions qui a subi de plein fouet la crise sécuritaire de 2012, suivie de l’invasion djihadistes des trois régions du nord du Mali. Pis, une bonne partie de cette région a été occupée par les terroristes. Conséquences : absence de l’autorité de l’Etat et de ses représentants, montée en flèche de l’insécurité, du banditisme et des règlements de comptes, etc. Le tourisme, l’un des principaux poumons de l’économie locale est agonisant, jetant au chômage des centaines de milliers de jeunes.Pire encore, la région demeure exclue des programmes élaborés pour le développement du septentrion malien dans le cadre du processus de paix. Une situation qui entretient le désespoir des populations, notamment les jeunes qui se sentent de plus en plus marginalisés et livrés à eux-mêmes.Ce qui explique, selon plusieurs observateurs, la résurgence de mouvements à caractère identitaire avec comme mission d’assurer la défense de leurs communautés.C’est le cas de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peulhe et la restauration de la justice (ANSIPRJ), un mouvement politico-militaire, né au centre du Mali en juin dernier et dirigé par Oumar Aldiana.Une autre milice du même type appelée Mouvement pour la défense de la patrie a vu également le jour toujours au centre du pays.Ces différents mouvements, même si certains se rapprochent deu pouvoir central à Bamako, comme le dernier cité, sont des menaces réelles pour la paix sociale et constituent les germes d’une guerre civile entre les communautés vivant au centre du pays. A cela s’ajoute la nébuleuse terroriste d’Amadou Kouffa, active depuis janvier 2015.Dans son dernier rapport, l’International Crisis Group s’inquiète de la situation sécuritaire avec la multiplication des mouvements ou milices d’autodéfense dans la région et appelle les acteurs à une réponse rapide pour contrer les mouvements extrémistes.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 08/07/2016 à 14h53