Vague d’indignations et de condamnations suite à la violence meurtrière à Gao

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Le 13/07/2016 à 14h08

C’est avec stupéfaction, incompréhension et indignation que les Maliens ont vécu la folle journée meurtrière du mardi 12 juillet à Gao. Trois manifestants ont perdu la vie et 32 autres blessés suite à une altercation entre marcheurs et les forces de l’ordre. Trop c'est trop s'indignent les Maliens.

La journée du mardi 12 juillet restera gravée dans la mémoire de toutes les populations maliennes, singulièrement celle de Gao. Une marche pacifique initiée contre les autorités intérimaires a dégénéré entre les forces de l’ordre et les marcheurs occasionnant la mort de trois personnes et faisant 32 blessés tant au niveau des manifestants que des forces de l’ordre. Le drame qui prête à une bavure policière a été condamné par toutes les populations qui ne comprennent pas comment la police a pu tirer à balles réelles sur des manifestants.Au sein de la classe politique, l’opposition s’indigne et tient le gouvernement pour seul responsable des morts et des blessés de ce 12 juillet. «C’est bien l’aveuglement, l’entêtement et l’autisme du gouvernement qui sont à l’origine de la tension et des morts à Gao», écrit-elle dans un communiqué.Elle rappelle que le passage en force de la loi sur les autorités intérimaires, la violation de la Constitution, le piétinement par le gouvernement de la loi à peine votée, la gestion chaotique de la crise du nord provoquent l’indignation et la colère légitimes du peuple malien en général, des populations de Gao en particulier.Autre réaction, c’est celle des mouvements Ganda-Izo, CMFPR3 et autres groupes d’autodéfense. Selon un communiqué publié hier, ils condamnent avec rigueur cette tuerie contre une marche pacifique.Le gouvernement, qui a déploré cette situation, a décidé de l’envoi d’une mission de haut niveau composée des ministres de l’Administration territoriale et des collectivités locales, de la Sécurité intérieure et de la protection civile, de la Justice, des Droits de l’homme...Il s’agit pour cette mission de rencontrer les différentes composantes de la société et de la population afin de trouver dans le calme et la sérénité des réponses appropriées aux préoccupations des différentes parties. Enfin, l’Etat promet de diligenter une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur ce regrettable évènement.A noter que les manifestants, en plus de leur opposition contre les autorités intérimaires, demandent purement et simplement le départ du gouverneur, du chef de la police et de la garde. Un sit-in est organisé à cet effet devant le gouvernorat depuis hier par les manifestants.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 13/07/2016 à 14h08